Le réveil du oui
Ils ont pris le temps de la réflexion. Mais ils ont finalement décidé de se jeter dans la campagne. La semaine dernière a connu une véritable avalanche de “oui” dans le monde agricole. A tout seigneur tout honneur, c’est Jean-Michel Lemétayer qui s’est exprimé le premier. Certes le président de la FNSEA assure parler à titre personnel, mais le communiqué est expédié avec un papier a l’en-tête du syndicat agricole. Le oui de Jean-Michel Lemetayer est clair, net, et précis : “ni utopique, ni décalé, mon oui se veut exigeant” écrit-il avant de conclure : “j’appelle les agriculteurs à bien peser le sens de leur vote, car le 29 mai, le résultat dépassera nos habitudes, nos peurs et nos fonctions”. Dans la foulée, quatre dirigeants agricoles : Luc Guyau, Jean Salmon, Jo Giroud et Eugène Schaeffer ont décidé de lancer un appel aux responsables professionnels qui le souhaitent à se fédérer pour soutenir le traité constitutionnel. Les Jeunes Agriculteurs ont décidé d’aller plus loin, puisqu’à la suite de l’engagement personnel de leur président Bernard Layre, c’est l’ensemble du syndicat qui a pris position pour le oui. Les femmes ont également décidé de faire entendre leurs voix. Un “Manifeste des femmes du monde agricole et rural” appelle à “un oui bâtisseur d’avenir”. Parmi les signataires, Angélique Delahaye, présidente de la FNPL. Les Antilles françaises ne sont pas en reste : en Martinique, la FDSEA, la Chambre d’Agriculture, le CDJA et même le Cogema-Modef, pourtant réputé proche du Parti communiste, appellent à voter oui pour “une France forte, influente, écoutée”.