Le retour du cadran “endives” en Nord-Picardie
Les OP “endives” de Nord-Picardie n’ont plus de prise sur leurs bureaux commerciaux mis en place après la disparition des cadrans. Une situation qui fait le bonheur d’indépendants en train de renforcer leurs positions.
La section régionale “endives”, présidée par Charles Bellet, vient d’entériner la création d’un cadran en Nord-Picardie. D’après Joseph Hemar, directeur du Celfnord, tout devrait pouvoir fonctionner début mars. Chacune des dix OP endives aura obligation d’y mettre quotidiennement 10 % de ses volumes. C’est un élément important du nouveau dispositif adopté qui doit contraindre les bureaux commerciaux à travailler ensemble. Car depuis plusieurs campagnes, ceux-ci sont devenus les principaux responsables des prix bas rencontrés sur le marché. A tel point d’ailleurs que certaines OP (et parmi les plus importantes) seraient en train de développer des sociétés commerciales parallèles pour mieux détourner les nouvelles règles adoptées tout récemment !
“Les endiviers ont perdu tout pouvoir dans leurs OP à partir du moment où ils ont perdu leur pouvoir commercial”, souligne Yvon Kerleguer, directeur-adjoint du Cerafel Bretagne. La Bretagne pèse 12 000 t d’endives. “Si elle a pu garder son cadran, c’est parce que l’endive est un légume complémentaire à l’ensemble de sa gamme !”, ajoute-t-il.
“Mais un cadran ne peut véritablement fonctionner qu’avec 100 % de la marchandise”, précise André Tondeur, président du Marché de Phalempin (Nord), une des plus grosses OP (28 000 t). Et pour lui, “tout est loin d’être réglé” !
Commercer entre eux
La commercialisation de l’endive est, depuis plusieurs années, entre les mains des bureaux commerciaux des OP, des indépendants (expéditeurs-grossistes) et de certaines grosses structures de production. Ces dernières sont réputées pour la qualité de leur production, leur réactivité et leur souplesse à fournir les clients.
Dans cette guerre commerciale, pas question du moindre dépannage entre bureaux commerciaux ! “Alors chacun fait son réapprovisionnement chez les producteurs indépendants”, note Joseph Hemar. Des endiveries comme celle de Christian Sy ou la SCEA Lely sont réputées.
C’est donc pour inciter les différents bureaux commerciaux à “commercer entre eux” que le cadran devrait renaître en Nord-Picardie. Créé dès 1972-1973, le dernier s’est arrêté en 1998. Le marché de l’endive ne s’en est pas mieux porté pour autant et les opérateurs d’aval, réunis dans la Fédération du Commerce de l’Endive, créèrent une bourse d’échanges en 2005. Aujourd’hui, Jacques Ribaille, son président, ne peut que dresser un constat d’échec. “C’était un instrument trop virtuel !”, explique-t-il en ajoutant cependant : “en tant que commerciaux, nous ferons le maximum pour animer les différents membres de la FCE dans ce nouveau cadre de mise en marché et nous le ferons fonctionner !”