Produits d’import
Le recours au discount brouille l’image des prix d’une année de déficit
L’arrivée de l’été dans le Nord de l’Europe et l’effet fin de mois devraient nettement doper les ventes de fruits d’été. Les discounters ont été très sollicités.
Jusqu’alors engourdie par le froid, la demande en fruits d’été devrait nettement progresser dans le Nord de l’Europe. Jusqu’alors, seules les promotions, surtout celles lancées par les enseignes de hard discount, ont permis d’attirer les consommateurs.
Cette surexposition au discount est dangereuse, surtout en année de déficit. D’une part, ces prix bas au détail font l’objet d’une large publicité et le consommateur va ensuite se sentir floué. D’autre part, elle tire l’ensemble du marché à la baisse. Elle a fait tomber les prix des barquettes d’abricot jusqu’à 1,15 € départ en cal. A. En pêche, l’Espagne joue la même carte “discount” jusqu’à 0,85 € en pêche et 1 € en nectarine. Pour entrer sur le marché, l’Emilie-Romagne attaque un cran en dessous !
Ces prix bas deviennent aussi le prix de référence du vrac. Ils ne sont pourtant destinés qu’aux enseignes allemandes de hard discount. En Grande-Bretagne, l’intérêt pour les fruits d’été a jusqu’alors été nul car le climat est resté anormalement hivernal. Cette semaine, le changement de contexte va modifier la donne et on s’attend à un rebond des commandes. D’une part, la saison des pêches et nectarines est terminée en Andalousie et, quasiment, en Murcie. Enfin, en abricot, la pression de l’offre issue des nouveaux vergers plantés à Murcie va vite se réduire. Au Sud et à l’Ouest de Cieza, ces vergers couvrent une surface gigantesque. Les fruits sont beaux mais sujets aux coups de soleil favorisés par la terre blanche. Par ailleurs, Israël avait une grosse récolte. Certaines enseignes sont passées sur cette origine pour aussi avoir en référence les nouvelles variétés de prune interspécifiques.
Au départ d’Espagne, les ventes de pêche et nectarine jaune vers la GMS ont fondu avant même que les ventes ne prennent leur envol vers les enseignes du Nord de l’Europe. Cette petite dépression va être vite comblée. En variétés blanches, l’offre de France reste courte, surtout en pêches blanches.
Alors qu’elle devrait atteindre un pic, l’offre de Bigarreau n’en finit pas de reculer. La semaine passée, de fortes pluies et la grêle ont touché les deux plus gros secteurs de France et d’Espagne : les Monts du Lyonnais et l’Aragon. Cette dernière région est de loin la première de l’Espagne en termes de surfaces plantées. Son verger, qui a dû dépasser la barre des 10 000 ha depuis le recensement de 1997, est quasiment deux fois plus étendu que celui des Caceres. La récolte de bigarreau Lapin allait débuter, elle est souvent réduite à zéro. Dans le Val de Jerte, la pleine saison se fait sans volume car la récolte est réduite d’un bon tiers.
En Turquie, où la récolte est déficitaire de 40 %, les prix sont tirés à la hausse. Les programmes sont mis en place avec les enseignes du Nord de l’Europe entre 3 et 3,60 € franco. Les achats de la Russie sont très importants. Les ventes en France sont sporadiques à près de 4 €. La récolte aux Etats-Unis est élevée. Les secteurs précoces commencent à exporter. Les calibres sont plus petits que la normale.