Traitements phytosanitaires
Le rapport Potier constate l'échec du premier plan Ecophyto 2008-2014
Manuel Valls a demandé un nouveau plan de réduction des produits phytosanitaires.
Le plan Ecophyto est un échec. Telle est la conclusion du rapport du député et agriculteur bio Dominique Potier remis au Premier ministre le 23 décembre. « Six ans après son démarrage fin 2008, le plan n'a pas eu les résultats espérés », note Dominique Potier. Le suivi annuel du plan Ecophyto, publié la veille, illustre ce constat : le recours aux phytos a augmenté de 9,2 % en 2013, un résultat décevant après la baisse de 5,7 % de 2012. Les fermes Dephy ont, elles, montré des résultats encourageants (11 % de traitements en moins en 2013 pour l'arboriculture). Le recours aux phytosanitaires a progressé de 5 % par an en moyenne entre 2009 et 2013. « Et pourtant la révolution culturelle est en marche, affirme le député. On la sent chez les consommateurs autant que chez les producteurs qui ne supportent plus d'être perçus comme des pollueurs. » Il propose soixante-huit propositions d'amélioration pour un nouveau plan. Il préconise un « effort considérable » de recherche et d'innovation et une meilleure cohérence avec les autres politiques publiques afin de créer « un cadre socio-économique propice ». Manuel Valls a immédiatement demandé un nouveau plan de réduction des pesticides à Stéphane Le Foll et Ségolène Royal. Cette dernière a retenu sept propositions du rapport. Parmi celles-ci : expérimenter les certificats d'économie de phytosanitaires (comme dans le domaine de l'énergie), multiplier par dix le nombre d'agriculteurs formés, faire rayonner les 3 000 fermes Dephy, généraliser le bio dans la restauration à domicile et les cantines scolaires.
98 % des arboriculteurs indiquent avoir traité leur verger en 2012 (2011 pour la pomme), selon une étude Agreste du 23 décembre 2014. Parmi les cinq espèces fruitières étudiées, “la pomme est le fruit qui reçoit le plus de traitements phytos : 35,1 en moyenne par an”. Suivent la pêche (19,2 traitements), l'abricot (11,8), la prune (10,8) et la cerise (8,5). L'étude souligne la variabilité du nombre de traitements en fonction des régions (la tavelure du pommier est par exemple plus présente près de l'Atlantique). Tous les fruits sont concernés par la lutte contre les pucerons. Et quelle que soit l'espèce, des herbicides sont appliqués mais ne représentent que 5 à 14 % des traitements. J. C.