Raisin de table
Le raisin de table français rencontre de sacrés pépins en distribution
Les baisses de prix connues depuis le début de la campagne provoquent la colère des producteurs qui pointent du doigt l’attitude de la distribution et d’Interfel.
« Rien ne va plus, martèle René Reynard, président de la Fédération nationale des producteurs de raisins de table. Avec - 30 % de volumes par rapport à la moyenne des trois dernières années, nous pouvions espérer un déroulement normal de la campagne. Or, il s’avère qu’en plein pic de production, les sorties stations sont en diminution. Diminution aussi des prix, car en semaine 39, le Muscat AOC était payé départ station, 1,91 € contre 2,30 € en 2007, le Muscat 1,34 € contre 1,73 € et le Lavallée 1,17 € contre 1,29 €, c’est-à-dire respectivement pour chaque variété une diminution de prix de - 6 %, - 22,5 % et -9,3 %. Une baisse des prix départ station alors que la production est moins importante que l’an dernier, est inadmissible. La même semaine 39, les enseignes ont fait exploser les prix. Le Muscat AOC était proposé à 4,68 e, soit 67 % de plus que l’an dernier, le prix du Muscat accuse une progression de + 4,8 % et celui du Lavallée + 6,98 %. Je ne vois qu’une explication à cela : en raison d’une production déficitaire, la distribution réalise son chiffre d’affaires en augmentant le prix du raisin français. »
René Reynard porte l’estocade : « Je dénonce aujourd’hui, ce que je ne peux pas dire dans les groupes de travail raisin de table d’Interfel. Interfel est sous la coupe de la distribution et la production n’a pas son mot à dire. Elle est priée d’annoncer des volumes ce qui permet à la distribution de saboter la production française. En revanche, nous ne sommes jamais prévenus des opérations de promotion, ce qui nous permettrait de réorienter les stocks. On n’attend pas que la distribution dévoile ses stratégies, mais qu’elle nous procure au moins des éléments de gestion de marché. Interfel ne doit plus être un générateur de crise. Quel est actuellement le pouvoir de gestion d’Interfel ? Ce qui se passe en ce moment est inquiétant, car on peut se demander comment Interfel, qui bientôt aura la responsabilité de la gestion des crises, sera à même d’accomplir son rôle. »
La SN raisin de table boycottera aujourd’hui la réunion téléphonique. Avant de lancer des opérations plus musclées si le marché ne redémarre pas.