Primeurs - Production organisée
Le radis bien dans ses bottes
Depuis la création de leur association en 2009, les producteurs de radis investissent dans l’expérimentation pour améliorer la productivité et la qualité.

Les adhérents de l’association des producteurs de radis – Les 3 Moulins-Vitaprim, Loire Europe, Nanteurop, Océane, Val Nantais et Fleuron d’Anjou – ont produit 26,5 millions de bottes en 2012, soit le quart de la production nationale. En région nantaise, l’association représente 90 % de la production. Favorisée par son climat, la construction de grands abris et la mécanisation de la récolte, la région semble grignoter des parts de marché. En 2009, les adhérents de l’association annonçaient un potentiel de 23 millions de bottes.
Nanteurop est le plus gros producteur de radis avec 8,5 millions de bottes en 2012. La société – qui commercialise ses produits depuis novembre 2012 par l’intermédiaire de Nantial (alliance avec la branche légumes du groupe coopératif Agrial) – espère atteindre 9 millions de bottes cette année. Océane continue sa progression avec un objectif de 7 millions de bottes en 2013. La récolte est effectuée totalement à la main. Val Nantais produit 2,5 millions de bottes récoltées manuellement. Enfin, Les 3 Moulins-Vitaprim et Loire Europe commercialisent respectivement 1,2 million et 220 000 bottes. Dans la vallée de l’Authion, Fleuron d’Anjou vise 7 millions de bottes (6,5 l’an passé). L’entreprise orléanaise Guénot, l’un des plus gros producteurs indépendants du Val de Loire mais qui n’adhère pas à l’association, table sur 8 à 9 millions de bottes. Un challenge pour ce producteur qui, l’an passé, en raison de mauvaises conditions climatiques, a commercialisé 7,5 millions de bottes récoltées manuellement. Discoveri International annonce 3 à 4 millions de bottes de radis pour cette année.
L’expérimentation, un sujet toujours très présent
Depuis trois ans, un atelier de radis demi-longs équeutés est en développement grâce à un système semi-mécanisé chez Océane (5 % de la production). Nanteurop et Fleuron d’Anjou lui ont emboîté le pas avec un process emprunté à celui de l’équeutage du radis rond rouge. Plusieurs entreprises (Val Nantais, Marais) avaient déjà tenté de produire du radis équeuté sans pouvoir poursuivre le procédé trop gourmand en main-d’œuvre.
Le financement de l’expérimentation reste le principal objectif de l’association des producteurs de radis présidée par Mickaël Leduc. Les adhérents ont participé, par le biais de l’Arelpal (Association régionale d’expérimentation légumière des Pays de la Loire), à deux projets labellisés par Végépolys. Le premier, Basele, s’est achevé en 2012. Pour le radis, il s’agissait de maîtriser la maladie des taches bactériennes depuis l’étape de la semence jusqu’à la récolte. Le second projet, Radiallis, se termine en juin. Financé par la région Pays de Loire, il a pour objectif d’améliorer la résistance des plantes au mildiou, l’une des principales maladies du radis. « Quelques résultats sont intéressants, confirme Mickaël Leduc. Mais il ne faut pas en attendre de retombées avant dix ou quinze ans, le temps que les obtenteurs introduisent ces cultivars dans leur schéma de sélection. » Quant aux autres essais, ils correspondent aux travaux de screening de nouvelles variétés et sur l’efficacité de nouveaux produits phytos. Les producteurs sont toujours à la recherche de moyens de lutte contre la mouche du semis.