Création variétale Fraises
Le programme fraisier de l'INRA pourrait s'arrêter faute de moyens humains
Le Ciref veut être un outil de pérennité et de compétitivité de la filière fraise. Pour cela, il a besoin de l'appui – menacé – de l'INRA.
Le tiercé gagnant d'une variété : le goût, la résistance aux maladies et la productivité-rentabilité.
N ous sommes à la recherche de nouvelles variétés de fraises pour une seule raison : la poursuite et le développement de la production de fraises en France », martèle le président du Ciref, Jean-Louis Olivier. Le tiercé gagnant : le goût, la résistance aux maladies et la productivité et la rentabilité compatibles avec les conditions et le coût du travail en France ». Ceci posé, même si le Ciref dispose d'un portefeuille de variétés majeures, au premier rang desquelles Charlotte, Cirafine et Ciflorette, rien n'est jamais gagné. Charlotte, par exemple, doit faire l'objet d'un programme d'optimisation technique pour éviter les problèmes de fruits déformés que la variété a connus l'an passé. Devant l'assemblée générale du Centre de Création Variétale Fraises Fruits Rouges, le 18 juin à Douville, Béatrice Desnoyes, qui conduit le projet fraisier à l'INRA, n'a pas mâché ses mots. « Le projet fraisier est souvent cité en exemple à l'INRA pour son lien avec la profession », rappelle-t-elle. En amont de la recherche, son rôle est de « traduire en termes scientifiques les problèmes que se pose la profession ». A l'issue d'une thèse sur la remontée florale, une nouvelle thèse va s'inscrire dans la poursuite de ces travaux. Mais quid de la suite ? Béatrice Desnoyes pourrait demander l'arrêt du programme fraisier, « faute de moyens humains ». Moins de personnes et, en parallèle, un élargissement des thématiques, la situation lui paraît intenable. Lancé en 2012, Rubis des jardins, dédiée aux secteurs bio et jardiniers amateurs, a été récompensée au dernier Sival. Cette cible nouvelle ne contribuait pas aux royalties qui constituent une des ressources du Ciref avec la participation professionnelle des producteurs de l'AOPn et l'accompagnement par des fonds publics. Sur les quelque 8 000 hybrides observés en première année, une dizaine fait l'objet du cycle de sélection final. Les essais extérieurs devraient prendre une place plus importante, en surface et en durée : pas question d'économiser sur la phase des tests en l'écourtant, insiste Jean-Louis Olivier. En observation en 2013, quatre sélections avancées sur le créneau fraise ronde, une précoce et trois remontantes ont fait l'objet d'un suivi.