Bassin Rhône-Méditerranée
Le président Bourquin affiche sa satisfaction à l’AG du BRM
Tenue sous haute surveillance, l’AG du BRM a entériné toutes les résolutions présentées. Des réactions sont à attendre tant de la part du syndicalisme que de certaines OP.
L’Assemblée générale du BRM s’est tenue le 7 avril à huis clos. Contrairement à l’AG de décembre, le quorum a été atteint et c’est la satisfaction qui domine dans les déclarations de Jean-Pierre Bourquin : « Le quorum a été atteint avec 400 voix. Toutes les résolutions présentées ont été validées par les organisations de producteurs, de même que les rapports moral, d’activité et financier ou encore l’utilisation des réserves positives des sections. Sur ce point, mon objectif était que les produits et les producteurs retrouvent un maximum de leurs réserves. S’il est vrai que le commissaire aux comptes a été pressé de questions, c’est sereinement qu’il a apporté toutes les réponses demandées par les OP. Cette assemblée générale est dans le droit fil du cheminement que j’avais fixé dès le début. »
La prochaine étape sera l’appel de fonds afin de renflouer les sections déficitaires. Il s’agit de la tomate, du concombre, de la pomme de terre, de l’asperge et de la pêche. Les sections seront également mises à contribution pour financer la nouvelle vague de licenciements au sein du comité. Dans le même temps, les OP seront sollicitées pour adhérer à l’AOP de services que le BRM (qui a toujours le même statut) va mettre en place afin d’assurer la continuité de certaines de ses actions. « L’AOP de services se pose en complémentarité des AOP. Même pour celles qui sont reconnues, la mise en place de leur fonctionnement va prendre du temps. Dans ce laps de temps, nous serons à même de leur fournir des prestations du type que celles qu’apportaient les sections nationales. C’est par exemple le cas de la poire qui nous a sollicités pour la communication fruits d’été ou de la pomme pour l’inventaire verger. Par ailleurs, nous proposerons des services à des petites sections produits qui n’ont pas capacité financière à se constituer en AOP. Nous avons déjà des demandes pour la châtaigne, l’asperge ou la figue. »
Pour l’heure, la question du siège de l’AOP de services n’a pas été soulevée : « Personnellement je ne suis pas favorable à la fermeture des bureaux de Perpignan, Valence ou Avignon pour une question de proximité avec la production. Mais la décision dépendra du nouveau conseil d’administration de l’AOP de services. » Malgré la satisfaction du président, l’AG du BRM s’est tenue sous haute surveillance. Avec, d’un côté, les avocats du BRM, de l’autre les huissiers mandatés par le syndicalisme.
Sous haute surveillance en effet, car le syndicalisme n’a pas été autorisé à participer à l’AG (comme un président d’OP non à jour de ses cotisations). Pour justifier cette décision, Jean-Pierre Bourquin s’appuie sur l’article 1 du décret du 17 octobre 2008 qui indique que le BRM est une association loi 1901 “normale” dont “seules les OP sont adhérentes”. A contrario, on peut lire sur le site du BRM la constitution du conseil d’administration où le syndicalisme occupe 11 sièges (les représentants des JA Auvergne et de la Confédération paysanne Paca et Auvergne n’étant pas nommés) sur un total de 26 membres. Le second argument est une résolution prise en AGE le 6 avril 2004 précisant que « les délibérations relatives aux cotisations, budget et appels de fonds, ne sont plus votées que dans le collège OP. » Une délibération pour partie remise en cause par le syndicalisme. On peut donc imaginer que l’AG du BRM n’est qu’une étape et que des retours de flammes (autant de la part du syndicalisme que de certaines OP) ne sont pas à exclure. Reste aussi à savoir quelles seront les réactions des DDA et des DRAF, qui n’ont pas été invitées à l’AG, pourtant encore interlocutrices entre l’organisation économique et les Pouvoirs publics du fait que le BRM garde ses anciens statuts.