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Transport maritime
Le premier kilomètre, un maillon indispensable pour la qualité

C'est d'abord au niveau des stations de conditionnement et d'emballage que se joue la préservation de la qualité du fruit jusqu'à sa destination finale.

Un des points noirs à lever pour permettre aux ports de l'Afrique de l'Ouest de développer leur activité f&l demeure l'approche des produits depuis leur zone de production. De ce point de vue, les stations fruitières sont souvent situées assez loin des places portuaires. Les opérateurs doivent faire face à un réseau de transport parfois déficient et à la multiplication de contrôles sur le chemin. Ce sont autant d'éléments qui peuvent mettre en danger la qualité du produit, bien avant qu'il n'embarque sur un porte-conteneurs. Et cela rend donc crucial le travail effectué en amont des opérations portuaires.

« Chargez au stade production ! »

« Dans le domaine du transport reefer, le premier kilomètre est tout aussi important pour le chargeur et son client final que les premières minutes pour un médecin pour sauver une personne blessée. » La phrase, plutôt provocatrice a été prononcée par Andy Connell, lors de la session consacrée à l'Afrique, à Logistics Hub, pendant le dernier Fruit Logistica à Berlin. Aujourd'hui consultant, Andy Connell a travaillé pendant plus de vingt ans dans le monde du transport des produits périssables (directeur Transport et Logistique chez Dole Afrique du Sud...). « Si je pouvais donner un seul conseil à un opérateur, ce serait : si vous ne pouvez pas emballer votre produit sur le marché, alors chargez-le dans un conteneur directement au stade de la production, a-t-il expliqué. Vous devez donner au produit la meilleure chance possible d'atteindre sa destination avec la même qualité qu'il avait à la source. Le transport ne sert jamais à améliorer la qualité des fruits. ».

Pour Andy Connell, une approche collaborative doit être privilégiée. Au niveau de la récolte, la discipline doit être maximale. Mais les mentalités ont évolué. « Il existe une prise de conscience de plus en plus forte des expéditeurs sur l'importance vitale du premier kilomètre sur la suite du transport, argumente-t-il. Les développements technologiques – traçabilité informatique, enregistreurs de températures placés dans les conteneurs avant qu'ils soient chargés – ont permis de mettre en lumière les faiblesses inhérentes à la chaîne logistique entre la station et le port. C'est une douce musique aux oreilles des transporteurs maritimes qui ont été pendant longtemps mis en cause pour les problèmes de qualité du produit une fois en mer. »

Des technologies fiables

Le développement des technologies post-récolte permet de respecter la meilleure température dans le conteneur. Les équipementiers ont travaillé sur le sujet, aboutissant par exemple chez Carrier Transi-cold, à XtendFresh, un système qui contrôle activement les taux d'oxygène et de dioxine de carbone dans la “boîte”, tout en extrayant l'éthylène. Ceci permet d'allonger le temps de transit pour les fruits. Carrier Transicold avance que XtendFresh permet de le faire passer pour la banane de quatre à huit semaines et pour les haricots verts de dix jours à quatre semaines. Idem pour la mangue de Côte d'Ivoire, dont la saison atypique (quatre à six semaines en avril-mai, puis arrêt complet avec la saison des pluies) réclame une habileté certaine et une technologie fiable pour la conserver.

La préservation du fruit réside aussi dans le choix du mode de transport depuis les vergers vers les ports. « Etre multimodal permet sûrement d'améliorer la supply chain, précise Andy Connell. Le rail offre la flexibilité suffisante pour diriger les wagons vers un autre port si le premier choisi pose problèmes. En Afrique du Sud, c'est ce qui est fait avec les agrumes, dont la culture se trouve à 1 250 km à l'intérieur des terres. Si le port de Durban est congestionné – et il l'est souvent ! –, nous pouvons rediriger le train vers le port du Cap. »

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