Produits d’import
Le pouvoir modérateur des enseignes parviendra-t-il à freiner les hausses ?
Le pouvoir modérateur de la GMS est le dernier rempart face à l’envolée des étiquettes ! Reste à savoir si ce pouvoir n’aura pas pour effet d’accélérer la concentration de la filière.
Les écarts de compétitivité s’accroissent selon les origines. Certaines comme l’Argentine voient les coûts de production s’envoler. Un accord salarial vient d’être conclu avec le syndicat des cueilleurs : une nouvelle hausse des salaires de 25 % est applicable. Un accord n’a pas encore été trouvé avec les syndicats des employés des stations de conditionnement et de frigo.
La dérive des prix de revient est telle que cette origine risque d’être vite marginalisée. De même, les coûts salariaux en Afrique du Sud restent très bas. Même si les revendications des salariés migrants de la région de Hex River étaient satisfaites, les salaires n’atteindraient que 12 e par jour. Ils doubleraient par rapport aux niveaux les plus bas actuellement versés.
Avec la nouvelle hausse, les salaires argentins se situent aux mêmes niveaux que ceux du Chili. Mais rares sont les exportateurs argentins qui parviennent à valoriser leurs fruits aussi bien que les Chiliens.
Les prix de mise en marché pourraient exploser en Europe
Pour la prochaine campagne, les prix minimums garantis des pommes Gala exigés par les exportateurs chiliens atteignent des records. A 24 € le bushel, soit plus de 1,30 €, le prix de mise en marché en Europe va exploser. Les pommes et poires seront donc rares et chères à partir de la fin mars.
En poire Williams, la récolte en Argentine serait de volume et de qualité similaires à 2010. Soit un déficit d’environ 40 %, des fruits de petit calibre et marqués.
En raisin, les prix restent sous pression. La fin de campagne du Red Globe du Pérou et les déficits en Afrique du Sud ne permettent pas d’inverser la tendance avant la fin du mois. La récolte serait normale en Argentine alors que le Chili est en recul dans les zones précoces. En fin de mois, les premiers arrivages par conteneurs du Chili porteront surtout des fruits à noyau dont le marché tourne actuellement au ralenti.
Le retour de la spéculation
Les prix des légumes sont dopés par les températures froides qui touchent aussi le Souss (Maroc).
Sur Almeria, les exportateurs font de la rétention vers les marchés à faible valorisation. La France est de ceux-là. En légumes ratatouille, des pays d’Europe de l’Est permettent d’obtenir de meilleures valorisations. Reste à savoir si c’est la progression du pouvoir d’achat d’une frange de la population qui y contribue plus que la capacité de spéculation des intermédiaires.
Au Maroc, le secteur est loin d’être « l’otage des grèves ». La mobilisation reste bien trop faible pour menacer la pérennité des exportations comme le redoutent les syndicats via la presse économique. En revanche, les résultats économiques du premier trimestre de la saison sont mauvais. Les prix bas et les pertes liées aux litiges qualitatifs mettent à mal l’équilibre de certains groupes.