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Relations commerciales
Le point sur l'impact de l'embargo russe sur le marché des f&l

Mesures d'urgence, réunion des ministres européens de l'Agriculture, la filière française en ordre de marche, appel à la citoyenneté..., l'Europe se mobilise.

125 millions d'euros de mesures européennes

Dacian Ciolos, commissaire européen à l'Agriculture, a annoncé des mesures d'urgence pour les f&l touchés par l'embargo russe, actions prises dans le cadre de la Pac. Le budget prévisionnel s'élève à 125 M€. Il prévoit le passage de 5 % à 10 % des volumes pouvant être retirés du marché. La distribution gratuite est financée à 100 % par l'UE. Pour les autres destinations, l'UE intervient à 50 %, le reste sera réglé par les organisations de producteurs. Ces mesures, rétroactives au 18 août, seront maintenues jusque fin novembre. La liste comprend les tomates, carottes, choux, choux-fleurs, poivrons, champignons, concombres, cornichons, pommes, poires, fruits rouges, raisins de table et kiwis. Tous les producteurs, membres d'une OP ou non, sont éligibles.

Stéphane Le Foll va rencontrer la filière

Stéphane Le Foll réunira les professionnels le 3 septembre pour faire le point sur l'impact de l'embargo. Objectif : partager les informations disponibles au vu de la réunion des ministres européens de l'Agriculture le 5 septembre.

La Coordination dénonce le manque d'aide

« L'Union européenne est incapable d'aider les agriculteurs victimes des décisions qu'elle prend mais en plus elle se moque d'eux en leur apportant une aide misérable comparée à celle allouée en 2011 suite à la crise du concombre », s'insurge la Coordination rurale. Et d'ajouter, « l'UE n'a pas jugé nécessaire de consulter les professionnels de la filière f&l afin d'effectuer une estimation réaliste des conséquences de cet embargo. » Le syndicat demande donc que l'aide soit augmentée et qu'une estimation des pertes soit réalisée.

La liste de produits impactés se réduit

La Russie a amendé la liste des produits interdits en provenance de l'UE. Les semences de pois, d'oignons, de maïs doux hybride et semences de pommes de terre sont désormais autorisées à rentrer en Russie. Les autorités Russes autoriseraient les pays européens à réexporter d'un pays tiers des produits accompagnés d'un certificat phyto du pays d'origine.

La Russie devra débloquer 13 milliards d'euros

Le ministre de l'Agriculture russe, Nikolaï Fiodorov, a évalué à 13 Md€ les fonds nécessaires pour soutenir le secteur agroalimentaire russe à compenser l'embargo d'ici 2020. Sur ce budget, 1,8 Md€ seraient nécessaires dès 2015.

Un passage via la Turquie ou la Serbie

Selon plusieurs sources, des entreprises européennes réfléchissent à investir largement en Turquie ou en Serbie, pays non concernés par les interdictions russes, pour pouvoir commercer avec la Russie et ainsi changer les étiquettes des produits commercialisés.

La filière française déçue veut une rétroactivité des mesures européennes

A la suite de la réunion de FranceAgriMer, la filière a fait part de sa déception. « Les Pouvoirs publics n'ont pas pris la juste mesure des problèmes auxquels nous allons être confrontés, a déclaré Daniel Corbel, président de l'Aneefel. Les mesures européennes de retrait, de distribution gratuite et de récolte en vert ne nous satisfont pas et ne nous seront d'aucun secours. Nous nous insurgeons contre le fait que ces mesures ne sont pas rétroactives au-delà du 18 août, l'embargo ayant été décidé brusquement le 7 août. En ce sens, nous avons fait appel à Freshfel pour relayer cette demande à la Commission européenne. »

L'Aneefel demande une évaluation plus précise

Le rapport de FranceAgriMer et du RNM minimiserait les impacts de l'embargo et ne prendrait en compte que la vente directe à la Russie. « Nous avons la possibilité de faire une évaluation précise des conséquences directes et indirectes de l'embargo russe du 1er au 10 août pour les opérateurs, a déclaré Daniel Corbel. Pour le futur, c'est impossible à prévoir. On ne connaît pas les conséquences sur nos marchés clients. En tout cas privilégier l'origine France et stimuler la consommation de f&l par tous les moyens possibles sont importants. »

Interfel : une campagne d'information générale pour réveiller les consciences

Interfel prévoit une campagne d'information grand public. « Les mesures européennes sont une bonne chose, mais elles ne suffiront pas. Si on avait utilisé ce montant pour redonner confiance dans la consommation cela aurait peut-être eu plus de valeur, explique Bruno Dupont, président d'Interfel. Nous préparons une campagne d'information avec d'autres interprofessions via l'Acofal (Interbev, CNIPT et Interfel) pour réveiller la conscience citoyenne et la solidarité de tous face aux impacts économiques d'un tel embargo pour les produits alimentaires via les grands médias. » La filière estime qu'il ne faudrait pas sous-estimer les dégâts de l'embargo et rappelle qu'il intervient dans une ambiance générale difficile après un printemps et un été bien compliqués pour le commerce des f&l.

La restauration collective s'implique

Interfel et Restau'Co, association de la restauration collective autogérée, ont appelé ensemble « les décideurs politiques et publics en mesure d'influer sur les décisions en matière d'achat de f&l à se mobiliser pour soutenir les productions f&l » français. Ils rappellent que « l'intérêt des consommateurs et des convives en restauration collective français réside dans le maintien d'une filière française de f&l frais garantissant la fourniture des produits en quantité et en qualité. »

L'Espagne demande que le melon et la pastèque soient inclus

Le 20 août, la Fepex a demandé à la Commission européenne d'ajouter le melon et la pastèque aux produits touchés par l'embargo russe, les règlements d'application n'étant pas encore écrits pour les mesures exceptionnelles prises par l'UE face à l'embargo sur plusieurs produits européens. Les exportations de melons et pastèques représentent 825 t vers la Russie. Selon Afrucat, des programmes de promotion espagnols seraient prévus pour 3 M€ jusqu'au 31 décembre.

Copa-Cogeca : la Pac ne doit pas financer seule les mesures

Christain Pèes, président du Copa-Cogeca, rappelle que « cette situation n'est nullement la faute de la filière agroalimentaire mais c'est notre secteur qui en souffre le plus. Le soutien ne devrait donc pas être uniquement financé par le budget de la Pac, mais également par d'autres fonds. La Commission doit veiller à ce que des fonds nationaux supplémentaires soient dégagés pour faire face à la crise. » Il appelle aussi à une vigilance accrue sur les marges au sein de la filière pour éviter toute spéculation.

Soutenons toute la filière, ayons le geste citoyen !

Les réactions vont bon train depuis la déclaration de l'embargo. Certaines initiatives voient même le jour. C'est le cas en France avec la démarche twittos : “#anosfruitsetlegumescitoyens”. A nous tous de jouer le jeu pour soutenir la production et la commercialisation française de f&l. Certaines démarches sont cocasses. En Pologne où la pomme est la plus concernée, le slogan “Une pomme par jour éloigne Poutine pour toujours” fait un tabac. Gilbert Bouder, président de l'UCPT, a le verbe haut : « Ce n'est pas aux paysans de payer pour les décisions géopolitiques de la France.  » Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, il faudra faire avec un énième gouvernement. La France se serait bien passée d'une nouvelle guerre picrocholine. Pendant ce temps, la filière perd 210 M€... C'est loin d'être négligeable.

FNPF et Légumes de France vent debout contre les promos Leader Price

FNPF et Légumes de France se sont dits «  particulièrement choqués » par la promotion de produits agricoles étrangers présentés dans les derniers prospectus de Leader Price. Des tomates cocktail origine Pays-Bas, de la pomme Gala du Chili ou du raisin d'Italie sont mis en promotion. Les syndicats rappellent que «les filières f&l sont déjà très fragilisées» et ajoutent qu'« une telle opération dénote d'un manque de discussions avec les opérateurs de la production et ceux de la mise en marché ».

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