Le point sur les huiles d'olive dans le Midi
La journée TechnoHuiles a fait le point sur les sujets économiques. Les parts de marché de l'huile d'olive sont en nette hausse.
L'huile d'olive n'échappe pas au développement de la consommation et de la demande de produits locaux.
L'huile d'olive n'échappe pas au développement de la consommation et de la demande de produits locaux.
Traditionnellement dédiée à la technique, la journée TechnoHuiles, destinée aux mouliniers, était axée cette année sur des sujets plus économiques : place de l'huile d'olive dans la consommation, commercialisation des huiles du Midi de la France, stratégies de valorisation, etc. « Nous n'avons pas fait le point commercial depuis quatre ans, a souligné Olivier Nasles, président de l'Afidol. Il était indispensable de revenir sur cette thématique afin d'anticiper l'évolution des modes de consommation et ne pas revivre les années noires de 2007 à 2009. »
Dans les grandes lignes, l'huile d'olive a des marges de progrès qui conforte sa position sur les marchés, mais des indicateurs sont inquiétants. Elle ne représente que 1,98 % de la consommation d'huile végétale mais ses parts de marché sont en nette augmentation dans les pays non producteurs. Néanmoins, la consommation française est en baisse (-1,4 % en 2013) pour la seconde année consécutive, ce qui inquiète les metteurs en marchés. Le postulat ne vaut pas pour l'huile AB, dont les parts de marché sont en progression. « Cette évolution positive a été accompagnée d'une baisse des prix, a souligné Alexandra Paris, directrice du département économie de l'Afidol. Néanmoins, c'est un facteur qui incite à la consommation. »
Un des grands enjeux pour les huiles conventionnelles ou bio sera d'aller chercher de nouveaux consommateurs surtout parmi les plus jeunes qui, par ailleurs, se perdent dans la jungle des labels. En effet, 57 % des consommateurs ont plus de cinquante ans et CSP +. « Le plaisir revient dans l'alimentation, ce qui peut être favorable aux huiles françaises, a indiqué Justine Colin, chargée d'études et de recherche au Credoc. Les consommateurs favorisent maintenant le goût, un critère d'achat en forte augmentation. Mais attention aux hausses de prix, surtout en période de crise. »
Les produits locaux à l'honneurL'huile d'olive n'échappe pas au développement de la consommation et de la demande de produits locaux. « D'où l'intérêt des drives fermiers qui rapprochent les producteurs des consommateurs urbains », a précisé Olivier Nasles. Autre sujet de satisfaction, les habitudes culinaires changent. En effet, les dimensions plaisir, détente et convivialité conviennent bien à l'huile d'olive qui devrait entrer facilement dans les repas dominicaux. La diversification est également un outil pour regagner en parts de marchés et valorisation, évoquée par Christophe Achard, directeur commercial de Terroirs Oléicoles de France. C'est-à-dire des huiles aromatisées (ail, piment, légumes, etc.) mais sans y perdre leurs qualités organoleptiques et un bec verseur que Terroirs Oléicoles de France proposera prochainement « pour accompagner le consommateur qui en grande surface consacre 9 secondes au choix de son huile d'olive. »
Pour Fabienne Roux (élaïologue pour la société familiale marseillaise Codefa), « la valeur ajoutée se fait par l'utilisation de l'origine très porteuse sur le marché intérieur comme à l'export. » Et enfin, pour Olivier Baussan (fondateur d'Oliviers & Co) « il faut savoir parler au cœur des gens de notre territoire et mettre en rupture modernité et traditions. »
Des pistes peut-être « pour une valeur ajoutée partagée entre les mouliniers et les producteurs, car il n'est plus possible pour des producteurs payés 7 €/litre, d'en vivre et d'investir dans leurs vergers », a conclu Jean-Benoît Hugues, administrateur de l'Afidol.