Le plan de campagne endive au cœur des débats du Celfnord
L’endive pèse lourd au Celfnord. Et elle ne fut pas absente des débats de la dernière assemblée du Comité Economique du Nord de la France qui s’est déroulée le 6 juillet à Arras. Le Celfnord réunit treize OP regroupant un peu plus de 700 producteurs de fruits et légumes. Cette assemblée a donné lieu à quelques passes d’armes entre partisans de l’organisation économique défendue par Philippe Bauwin, président du Celfnord, d’un côté, et les fervents défenseurs d’un libéralisme farouche de l’autre. Dans ce marché de l’endive “où l’on cultive ses différences mais où l’on se supporte”, les premiers pèsent plus de 85 % des tonnages. Les seconds combattent le futur plan de campagne dont la mise en œuvre est prévue dès septembre.
Le président du Celfnord estime le combat de ces “passagers clandestins qui se disent indépendants” parfaitement injuste. “Ils profitent complètement des actions financées et mises en œuvre par les producteurs organisés, fruit du difficile travail de concertation et de discipline de la majorité”.
C’est ainsi que la perte du sens collectif ne permet plus aux OP de progresser dans une filière où tous les opérateurs d’amont souffrent de cette morosité ambiante depuis maintenant quatre campagnes. “Nous n’arrivons plus à engager les restructurations indispensables pour faire émerger des outils commerciaux leaders qui pèsent et orientent les marchés”, poursuit Philippe Bauwin.
Conduire des politiques commerciales coordonnées
De fait, les actions essentielles du Celfnord reposent sur la concertation entre OP pour conduire des politiques commerciales coordonnées et participer à une certaine régulation des marchés. C’était le sens du premier plan de campagne endives de 2005-2006 achevé le 31 mars et qui devrait être reconduit dès septembre… A condition que les “passagers clandestins” le permettent !
Le 11 juillet à l’issue de la section régionale “endives”, les producteurs devront se prononcer sur “une adhésion plus large que celle des seuls producteurs réunis en OP” et approuver le prochain plan de campagne.
Les fruits et légumes ne se portent pas bien en Nord-Picardie : disparition de vergers, cessation d’activité et dépôt de bilan, voire reprise d’endiveries “par des financiers peu scrupuleux” : le constat dressé est sévère.
Cette morosité ambiante et persistante n’a pas empêché les responsables du Celfnord d’élaborer “un plan d’adaptation des entreprises fruitières et légumières pour le bassin Nord-Picardie” pour la période 2007-2013. Il devrait permettre de “freiner la réduction du nombre d’exploitations par l’amélioration de leurs performances en dynamisant le processus recherche-développement- innovation”.
Les propositions sont là, restent que les crédits annoncés, tant européens que français et régionaux, seront en deçà de ceux du dernier contrat de plan et que les arbitrages difficiles à rendre…