Nouvelle offre de commercialisation
Le Petit Producteur parie sur le soutien financier d’Audacia
Deux investisseurs ont déjà apporté une souscription de 600 000 euros. Avec ces fonds, Le Petit producteur développera sa nouvelle offre “Direct Producteur” et des Potagers en ligne.
Fortement courtisé par les fonds d’investissements de tous genres depuis trois mois, la démarche Le Petit Producteur a enfin trouvé chaussure à son pied. Jouant de la forte médiatisation et du développement commercial des produits étiquetés à l’effigie de producteurs de fruits et maintenant de légumes, Nicolas Chabanne, le coordinateur du Petit Producteur, a rencontré Charles Beigbeder, le fondateur d’Audacia, une société créée en 2007, se définissant comme promoteur et partenaire financier de la croissance de PME innovantes. Audacia propose en effet aux particuliers assujettis à l’ISF 2009 de devenir partenaires de la toute nouvelle société commerciale “SAS Le Petit Producteur”, créée en mai dernier. La souscription sera ouverte jusqu’au 24 décembre. Déjà deux investisseurs ont apporté une souscription de 600 000 € et Nicolas Chabanne ne cache pas son enthousiasme de voir cette souscription atteindre les 2 M€ le soir de Noël.
L’Association quant à elle a été transformée en Fondation pour « incarner pleinement la démarche car les producteurs veulent garder leur conviction et capter les attentions que nous portent certains, comme les industriels afin de pouvoir développer des démarches de production durables un peu atypiques », explique Nicolas Chabanne. En l’espace de deux ans, Le Petit Producteur a explosé les records. « En 2008, nous avons totalisé 500 000 e de chiffre d’affaires uniquement par le biais des commissions sur les ventes (8 % de la vente reversés à l’association) et cette année, le chiffre d’affaires avoisinera les 1,5 M€. » Cette arrivée de capitaux importante permettra à la SAS Le Petit Producteur de développer plus avant sa nouvelle démarche de commercialisation : “Direct Producteur” soutenue par l’ouverture d’une nouvelle antenne à Paris pour renforcer les contacts avec les acheteurs et chefs de rayon f&l de la région. En parallèle, la société fourmille d’idées, un projet de Potagers en ligne, plus exactement d’une AMAP en simplifié est en cours. Son lancement serait prévu en avril 2010. « Direct Producteur, c’est un service complet, proposant un nouveau corner dans le rayon fruits et légumes... Direct Producteur, c’est une idée de producteurs de pommes dans le Vaucluse il y a quelques mois. Il s’agit d’un dispositif corner complet avec une PLV spécifique qui affiche clairement qu’il y a des fruits provenant directement de producteurs. Le résultat des ventes est extra, on a vendu 15 à 30 % de fruits en plus car cela rassure les consommateurs, cela redonne du sens à l’acte d’achat, ce n’est plus qu’un simple achat au prix ! », ajoute Nicolas Chabanne. L’opération a débuté il y a un mois chez Leclerc à Bonneuil et Clichy via la SCADIF. La semaine dernière des contacts étaient pris avec la SCA d’Angoulême. Et Système U serait intéressé. Direct Producteur est développé avec 25 à 30 producteurs pour des pommes, endives, carottes, choux verts, rouges et blancs. « Pas question de repenser l’approvisionnement du magasin, mais plutôt de proposer au producteur local d’adhérer à Direct Producteur. A l’heure actuelle, on est à 800 à 1 000 colis/jour dont trois magasins en Ile-de-France et prévoyons une quinzaine très bientôt. En 2008 avec nos emballages Petit Producteur, on était partout sauf chez Carrefour. Aujourd’hui on veut garder les pieds sur terre et on travaille magasin par magasin, pour pouvoir accompagner au mieux notre stratégie commerciale. »
Le partenariat historique du Petit Producteur, c’est Auchan. L’enseigne a d’ailleurs signé un accord en juin pour un approvisionnement national de ses magasins. « Opérationnellement, c’est nouveau et nous allons développer une gamme bio pour Auchan avec un acteur important de la filière bio, qui nous laisserait carte blanche pour la com’.» En avril, sera lancé Le potager en ligne, « c’est le principe d’une Amap pour que le consommateur et le producteur reprennent la main sur l’acte d’achat. Le consommateur choisi son producteur, sa façon de produire, etc. Et il choisit son mode de livraison : directement chez lui ou retrait en magasin. Avec ce projet, toutes les contraintes du producteur deviennent des arguments de vente. »