Bouches-du-Rhône
Le patronat du département appelle à une réforme du statut des ports
L’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE 13) demande aux Pouvoirs publics de s’engager pour le développement des ports français.
Soutenu par Laurence Parisot (présidente du Medef), Jean-Claude Gaudin (président de la Communauté urbaine de Marseille) et Jacques Saadé (président de CMA CGM), Stéphane Brousse, président de l’UPE 13, appelle l’Etat à engager un plan d’action pour le développement des ports français et celui de Marseille en particulier.
« Avec une progression sans précédent des échanges commerciaux mondiaux, les activités transports et logistiques connaissent en Europe un développement spectaculaire. Les accueillir sur le territoire national constitue un enjeu essentiel pour notre économie. L’attractivité de notre pays pour l’accueil de ces activités est dépendante de la performance de nos ports, pour les trafics en général et de conteneurs en particulier. Si dans tous les autres ports maritimes européens les trafics de marchandises diverses connaissent des croissances fortes et tirent les économies locales, en France il n’en est rien. Marseille est passé de la 24 e place mondiale en 1985 en trafic conteneurs à la 84 e en 2005, de la 1 ère en Méditerranée à la 11 e. Les ports français disposent d’atouts indiscutables (position géographique, facilités nautiques et climatiques, situation en eaux profondes). Mais ils n’affichent pas aujourd’hui une fiabilité et une compétitivité suffisantes, et perdent des parts de marché au profit de leurs compétiteurs européens. Le récent conflit du Port de Marseille a révélé une fois de plus que notre système portuaire est à bout de souffle. S’il demeure un problème social, celui-ci ne doit pas occulter un problème structurel de fonds bien plus important, qui pose les questions des investissements dans les infrastructures, mais aussi de l’organisation même du PAM. »
L’UPE 13 demande aux Pouvoirs publics de définir une répartition claire des rôles sur le co-développement public-privé, de redéfinir les modes de gouvernance et de fonctionnement, tenant compte de ces nouveaux rôles et d’engager un dialogue social, « car les acteurs du PAM doivent être associés au développement dans un accord qui préserve les acquis sociaux. »
L’UPE prône aussi « une large concertation entre les partenaires sociaux, les collectivités locales, et l’Etat » sur la base d’un rapport en cours de réalisation. Une concertation qui sera d’autant plus nécessaire qu’une réforme du statut du port pourrait être interprétée comme une privatisation des ports et dénoncée par les personnels portuaires. Mais confier la gestion des ports à des armateurs est une tendance dans l’air du temps. Georges Frêche, président du Conseil régional Languedoc-Roussillon gestionnaire du port de Sète, prévoit d’annoncer des décisions allant dans ce sens en septembre.