Crise
Le Parlement européen débloque 250 millions d’euros pour les f&l
Au salon Macfrut en Italie, Paolo de Castro a annoncé la décision des eurodéputés en insistant sur la nécessité impérieuse d’organiser la production.
C’est dans le cadre du salon Macfrut qui se tenait la semaine dernière à Cesena (Italie) que Paolo de Castro, président de la Commission agricole du Parlement européen, a fait une annonce qui a rassuré les opérateurs de la filière fruits et légumes présents. Il s’exprimait vendredi au cours d’une table ronde consacrée à la sortie de crise et qui rassemblait des représentants des coopératives italiens, espagnols et français. « Hier, le Parlement européen a approuvé un important amendement créant dans le budget 2012 un fonds de 250 millions d’euros pour soutenir le secteur des fruits et légumes en période de crise », a déclaré Paolo de Castro. « Il s’agit d’un nouveau signal de l’Europe pour encourager l’organisation du secteur des fruits et légumes », poursuit le parlementaire. Les députés européens veulent développer l’organisation économique qui doit permettre de trouver une solution à la compétitivité des entreprises de production. « La vision romantique de l’agriculture ne résout pas le problème de la rentabilité », constate durement Paolo de Castro qui estime que les producteurs qui « sont en dehors de l’organisation économique entravent l’activité de ceux qui sont organisés ». De tels propos ne pouvaient qu’emballer les participants à cette table ronde, tous des tenants de cette organisation de la production. Au premier rang desquels, le français Jean-Michel Delanoy, président de Felcoop : « Il faut structurer les intérêts commerciaux pour créer de la valeur », a-t-il expliqué en mettant en avant l’exemple de la filière endivière française. En effet, constate-t-il « même quand les paramètres sont favorables [et en l’absence d’organisation NDLR], les prix peuvent baisser. Ils n’atteignent pas les niveaux qu’ils devraient atteindre ». Mais, a-t-il ajouté en évoquant la concentration des OP : « jusqu’à présent, quand on fait des fusions, cela ne réduit que les charges, et on fait ce cadeau à la distribution. La production n’en profite pas. ». « Nous ne sommes pas capables de construire le prix. C’est la distribution qui le fait », constate à son tour l’espagnol Eduardo Baamonde Noche (Cooperativas agro-alimentarias). Il confirme qu’en Espagne « 60 % des producteurs qui ne sont pas en OP livrent leurs produits sans en fixer le prix ». L’ensemble des participants a souligné l’importance de la proposition franco-espagnole, soutenue par l’Italie et notamment le projet de création du fonds de mutualisation. « Les temps sont mûrs pour changer, pour ne pas garder les modèles obsolètes », a conclu Tiberio Rabboni, en charge de l’agriculture à la région Emilie-Romagne.