OMC
Le panel banane commence dans la confusion
On connaît désormais la composition du panel banane. Et aussi le calendrier. En revanche, on s’interroge par la ligne choisie par certaines parties.
L’Organisation mondiale du Commerce (OMC) a donné en début de semaine dernière la composition du panel banane dans l’affaire opposant l’Equateur et les Communautés européennes. Ce groupe spécial sera présidé par Christian Häberli, président du Comité agriculture au Conseil du commerce des marchandises de l’OMC. Il sera assisté de Kym Anderson, économiste et directeur du Centre d’études économiques internationales australien (et intervenant à la Banque mondiale), et de Yuqing Zhang, haut fonctionnaire, ancien directeur au ministère du Commerce chinois. Mais au lieu de clarifier la situation, la constitution de ce panel semble plutôt ajouter de la confusion à un dossier qui n’en avait pas besoin. En effet, le panel interrompt de fait les négociations bilatérales entre l’Equateur et l’Union européenne. Pourtant, les négociateurs communautaires étaient allés très loin pour obtenir une clause de paix avec les Equatoriens. Ils avaient proposé une réduction du droit de douane (176 E/t) de 50 % sur six ans. Cette proposition avait provoqué une vive réplique des producteurs ACP (Cameroun, Côte d’Ivoire, Caraïbes) qui estimaient que leurs intérêts étaient “bradés” par Bruxelles. Cette négociation est donc “out”. Par ailleurs, tout indique que les pays de la zone dollar sont divisés. Quant à l’opinion des Etats-Unis, plus personne ne la connaît. A commencer par les Américains eux-mêmes, tiraillés entre les positions contradictoires de Dole et Chiquita, cette dernière rêvant encore à un retour des licences…
On en sait en revanche un peu plus sur le calendrier. Selon nos sources, le panel ne rendrait pas son jugement avant janvier 2008. Les premières audiences devraient avoir lieu le 25 septembre prochain. En fin de semaine dernière, l’ORD devait se prononcer sur la demande des pays souhaitant être tierce partie avec droits étendus dans ce dossier, une demande qui a reçu le soutien de l’Union européenne.