Le nouveau Plan national nutrition santé mise sur le partenariat
Le PNNS 2 a été dévoilé la semaine dernière par Xavier Bertrand, ministre de la Santé. Pour cette nouvelle version, la tendance est aux partenariats, proposés sous forme d’engagements volontaires à tous les acteurs alimentaires.
“Le PNNS 2 ne remplace pas le PNNS 1, mais il le complète et va plus loin”, a déclaré Xavier Bertrand, ministre de la Santé. Les missions de cette toute nouvelle version du Plan national nutrition santé (2006-2010), dotée de 47 millions d’euros en 2007, soit + 30 %, peuvent se résumer ainsi : mieux élaborer les produits pour les industriels, mieux confectionner les menus pour la restauration collective, mieux manger pour tous et mieux dépister et soigner l’obésité pour les professionnels de santé. Pour y parvenir, le plan a identifié neuf objectifs, dont le premier est de diminuer de 25 % les petits consommateurs en fruits et légumes. Les populations défavorisées qui bénéficient de l’aide alimentaire devraient ainsi recevoir davantage de fruits et légumes “issus de stocks qui sont retirés du marché au titre de la régulation des prix”. D’après le ministre, seuls 8 % de ces fruits et légumes seraient aujourd’hui utilisés.
Bien sûr, l’importance de la consommation de fruits et légumes sous toutes leurs formes “frais, conserves, surgelés” sera rappelée au travers de campagnes de communication de l’Inpes, dont le budget de fonctionnement annuel a été fixé à 10 millions d’euros. En 2007, des programmes courts télévisuels encourageront à nouveau les téléspectateurs à consommer “au moins 5 fruits et légumes par jour”.
Encouragement général pour soutenir les f&l
D’autre part, l’Inra a été récemment chargé par le ministère de l’Agriculture d’une étude permettant d’identifier et de préciser les obstacles à la consommation des f&l. Les résultats de ce travail, attendus pour juin 2007, devraient permettre d’apporter des solutions pour stimuler cette consommation. Parallèlement, le PNNS aura la charge d’encourager la valorisation les fruits et légumes dans les lieux de vie (entreprises, collectivités, lieux publics), au travers de chartes d’engagement comprenant, pour la restauration collective, des opérations d’information, d’éducation, de découverte ; des mises à disposition permanentes de corbeilles de fruits et légumes, des installations de distributeurs automatiques… Pour le petit commerce, il s’agit de faciliter l’accès aux fruits et légumes grâce à une amélioration de la distribution de proximité (marchés du soir, 4 saisons…). La grande distribution est également conviée à s’engager à agrandir ses rayons de fruits et légumes et à mieux signaler en rayon les produits premier prix.
Par ailleurs, le groupe de travail sur l’accessibilité des fruits et légumes, constitué lors du premier PNNS continuera ses réflexions. Rappelons que ce groupe réunit l’ensemble des acteurs institutionnels et professionnels. Enfin, dans le cadre du soutien à l’innovation, le ministère de l’Agriculture a demandé à l’Inra de mettre en place un groupement d’intérêt scientifique (GIS) associant les centres techniques et les professionnels.
Une des grandes mesures concrètes de ce nouveau PNNS est également la création d’un Observatoire de la qualité alimentaire, dont le lancement est annoncé au premier semestre 2007. Son objectif : centraliser et traiter les données nutritionnelles, économiques et socio-économiques de l’alimentation, “avec un rapport annuel, qui rendra notamment compte des prix des fruits et légumes”, a ajouté Xavier Bertrand.
Du côté des industriels, pas d’affrontement en vue. “Si on veut faire bouger les comportements, mieux vaut nouer des partenariats que de taxer”, a déclaré Xavier Bertrand. L’industrie agroalimentaire est donc invitée à améliorer la qualité de l’offre alimentaire au travers de la signature d’un engagement portant sur la réduction du sel, du gras, de la taille des portions… Un cahier des charges sera rédigé par un comité d’experts à échéance du printemps 2007 et servira de référentiel.
D’après le ministre de la santé, les groupes Danone et Coca Cola seraient d’ores et déjà sur les rangs pour s’engager dans cette voie. L’INPES a toutefois précisé que ces engagements n’autorisaient pas les fabricants à utiliser le logo PNNS sur leurs produits.
Autre mesure, l’introduction d’un des quatre messages sanitaires du PNNS sur toutes les publicités alimentaires, à la télévision, dans la presse écrite et également dans les catalogues de grande distribution, et ce, dès le 1er janvier prochain. Encore une fois pas de réelle obligation, les industriels pourront choisir de ne pas diffuser ces messages, en contrepartie d’une taxe de 1,5 % du montant de la publicité. Parmi ces messages, on retrouve notamment “Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour”.