Grenelle de l’environnement
Le New Deal écologique de Sarkozy
Courageux mais pas téméraire. Le discours du chef de l’Etat était certes volontariste, mais la question du financement des multiples mesures à venir reste floue.
« Je veux que le Grenelle soit l’acte fondateur d’une nouvelle politique, d’un New Deal écologique en France, en Europe, dans le monde », a déclaré Nicolas Sarkozy en marge des réunions du Grenelle de l’environnement. Si son discours est volontariste, il reste qu’il devra se traduire en programmes et financements et passer l’écueil du Parlement à quelques mois des municipales. Un cap qui interpelle les associations écologistes à la plus grande vigilance. « Une loi de programmation sur le Grenelle doit être présentée au Parlement en janvier ou février », notait Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d’Etat à l’Ecologie.
Nicolas Sarkozy a indiqué que le Grenelle n’était pas une fin, mais un commencement. « Il faut confier aux cinq (syndicats, entreprises, ONG, élus et administration) le suivi de la mise en œuvre des travaux du Grenelle. » Sur tous les grands projets, tels ceux soumis à enquête publique, le président propose que « la décision négociée à cinq se substitue dans toute la mesure du possible à la décision administrative ». Des groupes de travail seront constitués d’ici le 15 décembre.
Sur le dossier OGM, la France s’engage à transposer d’ici le printemps 2008 la directive communautaire. Sur le transport, si le discours du président est ambitieux, en revanche, il reste muet sur un financement précis (cf. ci-dessous).
Sur les pesticides, Nicolas Sarkozy est resté flou : « Il est grand temps de prendre au sérieux l’usage croissant de produits pesticides dont les agriculteurs sont les premières victimes. » Le chef de l’Etat annonce par ailleurs qu’il demandera à Michel Barnier de proposer « avant un an, un plan pour réduire de 50 % l’usage des pesticides dont la dangerosité est connue, si possible dans les dix ans qui viennent. » Enfin sur le thème des agrocarburants, Jean-Louis Borloo a annoncé le 26 octobre, la mise en place d’une expertise de bilan écologique et énergétique des agrocarburants de première génération qui sera confiée à l’Ademe. De son côté, Nicolas Hulot a estimé que les agrocarburants étaient une fausse bonne idée et qu’ils posaient énormément de risques pour la biodiversité. Quant à l’agriculture bio, elle n’a fait l’objet d’aucune annonce financière. Des précisions sont à apporter pour la mise en place d’un repas bio par semaine dans les cantines, notamment dans l’écriture des appels d’offres.