Sud-Est
Le Muscat, toujours au sommet
Elargissement de gamme pour la Sica Ventoux Luberon, diversification de l'offre pour la Sica Les Paysans du Ventoux, stabilisation du potentiel à la coopérative Coopfruit Luberon... Tour d'horizon de trois spécialistes.
La Sica Ventoux Luberon a été créée en 2013 du rapprochement de la Sica Edelweiss (Carpentras) et de la Sica Les Bories (Cabrières-d'Avignon). La mauvaise campagne 2014 a conduit à la cessation d'activité d'Edelweiss. « La société commerciale continue d'exister, explique son président Jérôme Chabert, et repose sur l'activité de la Sica Les Bories. La perte de potentiel liée à la situation d'Edelweiss nous a ébranlés mais pas détruits. Notre portefeuille clients n'a pas été affecté et, grâce à ce tissu commercial, nous entendons bien continuer à jouer notre rôle dans la filière. » Le potentiel de Ventoux Luberon se situe désormais entre 600 et 700 t de raisin de table. La campagne a démarré début juillet avec Prima et Muscat de serres. « La demande est retreinte, souligne Rolland Chauvin, président de la Sica Les Bories, mais cette niche nous permet d'ouvrir les marchés. » Progressivement, l'offre de Ventoux Luberon s'élargit aux variétés Danlas, Alphonse Lavallée, Lival et Muscat. « La fin de campagne Muscat est programmée pour Noël, si les conditions météo produisent un raisin de qualité. La longue conservation (150 à 200 t) fait partie de notre stratégie d'entreprise et nous avons consacré des investissements importants dans la création d'une chambre froide qui lui est intégralement dédiée. Nos clients sont demandeurs et prêts à payer le surcoût. » Ventoux Luberon s'est aussi spécialisé dans la barquette qui permet « d'élargir l'offre du 1er prix à l'excellence. » Enfin, la Sica dispose de 400 t de Muscat, dont 100 t sont commercialisées sous AOC. Objectif pour 2015 : « Etre visible. »
Sica Les Paysans du Ventoux : spécialiste de l'AOC MuscatAvec un potentiel de près de 2 000 t de raisin, la Sica Les Paysans du Ventoux fait partie des “majors” de Vaucluse. Trentenaire, la structure a su prendre le vent de la modernité et diversifier son offre. « Nous avons été parmi les premiers à croire au Centennial, indique François Rotteleur, directeur commercial. Les débuts ont été difficiles mais, depuis 2009, nous avons adapté la conduite technique de la variété, ce qui nous permet de proposer 50 t d'une qualité identique à celle du Sud-Ouest. » Un des piliers de l'entreprise, c'est le Muscat AOC. « Avec un potentiel de 350 t, nous sommes parmi les leaders. Il se comporte bien à l'export où nous sommes passés de 4 % à 14 % en six ans, et une demande émerge de l'Italie. » Autre segment en devenir, le bio. « Il y a de plus en plus de demandes à des prix rémunérateurs. » La Sica pratique la longue conservation, mais plus pour écrêter les pics que pour étirer le calendrier, la campagne se terminant fin octobre. La Sica (1 million de barquettes par an) a investi dans une nouvelle ligne pour augmenter ses capacités. Le Ventoux croit encore au raisin.
Coopfruit Luberon veut stabiliser son potentielDans le Luberon, la typologie de la production a été inversée. Alors qu'Alphonse Lavallée représentait 70 % des volumes il y a dix ans, c'est aujourd'hui le Muscat qui atteint ce pourcentage. La jeune coopérative Coopfruit Luberon a été créée pour fédérer les petits producteurs de la zone. « Notre objectif, explique Jean-Claude Laurans, responsable fruits frais au sein de la coopérative, est de stabiliser notre potentiel. Dans cette zone, il n'y a pas de véritable dynamique raisin, à défaut d'aides à la plantation, et nous resterons à l'équilibre en rémunérant au mieux nos adhérents. » Pour continuer à servir l'export, la coopérative a mis en place la certification GlobalGap depuis deux ans. « En 2015, cinq producteurs sont dans la démarche et nous souhaitons arriver à dix dans un ou deux ans. » Le bureau de vente des “Fruits du Luberon” (« pas de MDD et le moins de barquette possible ») est situé à Villars et la coopérative travaille avec des expéditeurs partenaires locaux spécialisés, notamment, en Alphonse Lavallée.