OGM
Le ministère rejette le projet BASF
Le ministère de l’Agriculture vient de rendre publique sa décision sur les quatorze dossiers de cultures expérimentales de plantes OGM prévus pour 2007 (voir FLD n° 559 et 561). Le ministère l’a fait connaître le 19 mars dernier au terme d’une consultation publique lancée sur Internet entre le 20 février et le 13 mars 2007. “Cette consultation a donné lieu à 26 306 commentaires qui ont été analysés ; aucun n’a apporté d’éléments nouveaux susceptibles de remettre en cause l’évaluation conduite sur chaque dossier par la Commission du Génie Biomoléculaire (CGB)”, souligne le communiqué de la rue de Varenne.
Parmi les quatorze dossiers présentés, douze concernaient des maïs, un du tabac et le dernier des pommes de terre OGM. Seul, le dossier déposé par la société BASF qui concernait l’implantation d’essais d’une variété de pomme de terre transgénique plus résistante au mildiou, a été refusé par le ministère de l’agriculture. Pourtant, la CGB avait donné un avis favorable le 18 décembre dernier.
“Personne ne voulait de cet essai en Nord-Picardie”, explique une source proche du dossier : ni les maires, ni les écologistes, ni même la profession qui aurait, semble-t-il, exercé une pression discrète pour que BASF ne délègue pas de tels essais à Arvalis ! BASF se serait donc retourné vers la société Staphyt, une entreprise privée habituée à mettre en œuvre des essais pour le compte de tiers. Dans l’Arrageois, ils furent nombreux à souligner l’effet désastreux d’une telle implantation pour l’image de marque du plus important bassin de production français.
Nouveau projet pour BASF
Plus important encore, le protocole de cet essai prévoyait des infestations artificielles de mildiou. “C’est ce qui explique le refus du ministère de l’Agriculture”, expli- que-t-on rue de Varenne. Non seulement, le grand public aurait pu faire un certain amalgame entre cette dissémination de mildiou avec une éventuelle dissémination de gènes, mais les souches actuelles de mildiou, de plus en plus virulentes, sont de plus en plus difficiles à combattre. De son côté, BASF reconnaît que le ministère ne remet pas en cause le projet, mais entend bien préparer un dossier complémentaire sans… contamination artificielle de mildiou !