Le Miffel signe son ancrage à l’aval
Le Miffel (Avignon 17, 18 et 19 octobre) amorce un virage depuis longtemps annoncé : son ouverture à l’aval. Deux options ont été retenues : la création d’un challenge “Innova’fel”, coorganisé par FLD Hebdo, et la participation des délégations d’acheteurs étrangers en coopération étroite avec le Sial. Explications de son président Pierre Thomas.
Fld : Pourquoi introduire un challenge innovation fruits et légumes au Miffel ?
Pierre Thomas : Avignon, dont la vocation pour l’agroalimentaire n’est plus discutable, accueille le concours régional des Nouveaux Produits créé par l’Isema qui se décline, sur le même principe, en Trophélia, au niveau national. Or, ces deux concours sont basés sur la faisabilité technique et commerciale. Il ne s’agit pas de mettre en compétition des produits existants sur le marché, mais des innovations en devenir. Force est de constater qu’en dépit du talent des étudiants concernés par ces concours et l’originalité des produits proposés, au niveau industriel peu d’entre eux ont été exploités.
Le challenge Innova’Fel va travailler dans un domaine plus concret. Nous nous plaçons dans l’optique de la valorisation de produits déjà lancés sur le marché ou sur le point de l’être. Nous voulons mettre en valeur ces innovations pour le frais ou le transformé, originales dans leur concept, leur packaging, leur facilité d’utilisation, etc.
Fld : Ne craignez-vous pas d’empiéter sur des domaines déjà investis par d’autres manifestations ?
P. T. : Faites la comparaison avec la viticulture. Les producteurs se plaignent-ils des multiples salons, foires ou concours qui décernent autant de médailles d’or ? Au contraire, Innova’Fel doit être considéré comme une chance supplémentaire.
Fld : L’autre axe de l’ouverture du Miffel à l’aval est l’accueil d’acheteurs étrangers. Comment cela va-t-il se passer ?
P. T. : Nous avons déjà eu l’occasion d’inviter des délégations étrangères, chinoises, néo-zélandaises, allemandes, tunisiennes, italiennes, etc., dans l’intention de sensibiliser le monde agricole aux réalités internationales. Cette année, ce principe prend une dimension particulière grâce à une coopération étroite avec le Sial. Le Sial nous offre d’utiliser ses moyens de communication à l’international pour proposer à ses visiteurs ou exposants une possibilité nouvelle de nous rejoindre au Miffel. Nous serons à même d’organiser des visites du salon mais également d’entreprises agricoles, agroalimentaires ou commerciales, d’instituts de recherche et d’expérimentation etc. Nous sommes dans un secteur, le pôle européen d’innovation fruits et légumes, qui bénéficie d’énormément d’atouts et d’une concentration de structures susceptibles de retenir l’attention des visiteurs du Sial. Nous devons jouer de cette opportunité pour conforter le dynamisme qui se met en place au sein du Miffel.