Le melon, produit phare du mois

Les melons Charentais sont cultivés sur plus de 14 000 ha de notre territoire, soit 250 000 t, et répartis sur trois bassins de production. La Provence et le Languedoc regroupent près de 40 % des surfaces, les autres régions de production sont le Sud-Ouest et le Centre-Ouest. Le melon est un produit de plein champ, il pousse sur une liane rampant le long du sol. Une fois les graines semées, il faut compter quatre-vingt-dix jours pour obtenir un fruit à maturité.

Il est protégé temporairement par des abris hauts chauffés de mi-avril à mai, ou bas (tunnels et chenilles). Cette diversité de production permet d'allonger la période de récolte de juin à mi-septembre. Dans un cadre réglementaire strict, au niveau de l'utilisation des produits phytosanitaires, la recherche se tourne sur de nouveaux moyens de protection des cultures, comme les délais de rotation des cultures, le greffage, les phéromones, le piégeage massif de ravageurs, etc. Les melons sont récoltés à la main, aux heures les plus fraîches de la journée pour ne pas les endommager. Une fois acheminés dans les stations de conditionnement, ils seront contrôlés, triés et emballés. Souvent le taux de sucre mesuré à l'aide d'un réfractomètre permettra de segmenter l'offre.

Supérieur à 12° Brix, le melon sera orienté vers le haut de gamme, de 10 à 12° Brix, il sera commercialisé en produit standard. Une fois récolté, sa durée de vie est courte : six à dix jours en fonction des conditions.

Une grande diversité de melon est produite à travers le monde : ronds ou ovales, brodés ou non, à la chair pouvant aller du blanc jusqu'au rouge orangé. Pourtant, en France, la production et la consommationn sont centrées sur les variétés de type Charentais jaune. La gamme se compose essentiellement de melons de type Charentais, lisse, écrit ou brodé. Ce type rassemble l'ensemble des caractéristiques recherchées par les consommateurs français, à savoir une chair orangée, sucrée, fondante et surtout très aromatique. Le melon Charentais vert pourra supporter des temps de stockage bien plus longs mais est, jusqu'à présent, moins aromatique.

Dans des proportions bien moindres, on trouve le melon Galia, les melons “verts” ou Piel de Sapo, jaune ou Canari, tous deux issus du Sud-Est ou de l'Espagne. La mini-pastèque, avec ou sans pépins, séduit de nouveaux consommateurs pour des achats d'avantages dictés par des attentes de service que par la météo. De même, le melon se prête bien à la découpe en cubes, en barre ou mélangé à la pastèque avec une durée de vie de trois jours.

La famille melon doit faire l'objet d'une attention toute particulière car toute erreur d'appréciation dans l'implantation pourra se traduire par la perte d'un chiffre d'affaires conséquent. Stratégique et évolutive, elle doit être travaillée sans relâche afin de l'adapter pour anticiper la demande. Pour exemple, les pourcentages d'achats des ménages traduisent cette nécessité d'anticipation avec, en mai 3,6 %, juin 7,4 %, juillet 10,3 %, août 10,3 % (source TNS World Panel 2011-2013). A ce rythme effréné des ventes, il faudra faire évoluer les implantations en tenant compte aussi des aléas climatiques qui ont un fort impact sur les quantités vendues. En raison de son aspect volumique et des fortes ventes dès fin mai, la famille melon doit sortir du linéaire pour s'installer durablement en tête de gondole. Les implantations feront une part de choix aux melons de type Charentais qui représentent le cœur des ventes, suivi par la pastèque.

Les melons se prêtent aux animations. Ils évoquent le Midi, le soleil et les vacances. Le magasin déploiera un linéaire suffisant afin de le présenter en masse en tête de gondole ou en allée centrale avec une dégustation qui prouvera que le melon est coloré, fondant, sucré et aromatique. Un conseil : goûter régulièrement les melons. Dynamiser les ventes par une offre en lots, en plateaux ou en mini-plateaux. On peut aussi l'associer avec du porto pour les plus petits calibres.

Dans le linéaire, la famille melon est relativement facile à gérer si l'on y accorde un peu d'attention tout au long de la journée. Considéré comme peu fragile, il est souvent présenté en masse, cependant ce type de présentation va provoquer des chocs et des écrasements qui vont altérer la tenue du produit. Les nombreuses manipulations faites par les clients à la recherche d'un “bon melon” vont contribuer à accélérer ce phénomène. Il faudra régulièrement vérifier la qualité des produits en rayon et retirer de la vente tout melon abîmé, car il donnera une image négative de l'ensemble. Avant d'être en rayon, le melon devra faire l'objet d'un contrôle approfondi sur quelques critères tels que l'état de la maturité, le niveau de coloration, la recherche de taches ou de marques sur l'épiderme. Ecarter tous les melons fendus car ils sont interdits à la vente. Vérifier la qualité gustative en goûtant régulièrement. Attention aux fins de saison avec des melons plus marqués et une mauvaise tenue en rayon.

Le melon doit être ferme. Porter sa vigilance aux points d'assouplissement au niveau du pédoncule ou de la pointe apicale qui évolueront en pourriture. Le melon présentera des sillons marqués, régulièrement répartis, une robe de couleur et d'écriture homogène, bien qu'une décoloration puisse se trouver au point de contact du melon avec le sol à la production.

Les signes de maturité se reconnaissent au décollement de l'attache du pédoncule et à son parfum s'il n'est pas trop froid.

Le melon est soumis à la norme générale, ce qui permet de simplifier le pancartage. Ce dernier mentionnera le pays d'origine, le nom du produit “melon”. La catégorie n'est pas obligatoire, si elle est présente sur le pancartage le produit répondra à la norme CEEONU FFV23. Par mesure de clarté, il est intéressant de préciser le calibrage pour justifier l'écart de prix entre les références, ainsi que le type variétal “Charentais jaune”, c'est un critère de choix des clients. Le prix est indiqué au poids ou à la pièce.

Les consommateurs connaissent bien les saisons et lieux de production mais n'ont pas connaissance des marques et signes de qualité. Il existe trois signes officiels de la qualité en France. Il s'agit des IGP Melon du Haut-Poitou, Melon du Quercy et Melon de Guadeloupe. Ce dernier est produit de novembre à janvier. Les IGP garantissent officiellement l'origine des produits qui ont une histoire et une tradition dans leur terroir. L'IGP informe les consommateurs sur une caractéristique produit bien souvent rappelée sur le conditionnement (entre autres, le taux de sucre minimal, un itinéraire technique spécifique et documenté) et protège la dénomination géographique contre les imitations. La commercialisation des melons passe pour 50 % entre les mains des grandes familles de melonniers que sont Rouge Gorge, Soldive, Force Sud et Boyer. Ces entreprises possèdent également des marques reconnues.

La promotion sur le lieu de vente passe par les incontournables animations et dégustations. Mais la promotion des ventes sera également assurée avec d'autres outils : affichages, publicité sur le lieu de vente, prix promotionnels et, pour aller plus loin, spots radio ! Les consommateurs français souhaitent connaître les origines pour acheter au plus tôt la production française dès qu'elle est disponible. Il apprécie tout particulièrement les spécifications régionales qui évoquent la notion de terroir.