Le melon italien rebondit
L’Italie cherche à développer sa consommation nationale de melon, ainsi que l’export. L’actuel deuxième producteur européen de melons possède de nombreux atouts.
L’Italie cherche à développer sa consommation nationale de melon, ainsi que l’export. L’actuel deuxième producteur européen de melons possède de nombreux atouts.
Le melon italien revient de loin. Le secteur espère retrouver dans un avenir proche une consommation annuelle supérieure à 10 kg par habitant, alors que celle-ci avait fortement chuté ces dernières années, jusqu’à tomber sous les 9 kg par habitant. Selon Ettore Cagna, président de l’organisation de producteurs Agricola Don Camillo, spécialiste du Cantaloup, cette baisse de la consommation n’était pas due au goût des melons italiens, mais à leur consistance croquante. « Les producteurs ont travaillé main dans la main avec les semenciers pour développer de nouvelles variétés répondant aux attentes des consommateurs », assure Ettore Cagna. Un autre objectif de la filière melon est de changer les habitudes de consommation des Italiens. « Le melon évoque l’été, analyse le président de Agricola Don Camillo. En Italie, la grande majorité des melons sont consommés en juillet et en août, même quand ils ne sont pas assez sucrés. Le reste du temps, on pense que ce n’est pas la saison. » Agricola Don Camillo produit pourtant du melon dix mois sur douze grâce à des parcelles situées en Italie et au Sénégal. En 2016, la production italienne était de l’ordre de 650 000 t. « Il n’y a pas une région en Italie qui ne produise pas de melon », souligne Ettore Cagna. La Sicile est largement la première région productrice, suivie par la Lombardie, les Pouilles et l’Emilie-Romagne. « Le melon italien a un fort potentiel, poursuit-il. Les producteurs commencent à se concentrer sur la qualité et plus seulement les volumes. Nous sommes parfois obligés d’importer des melons français en août, car notre production n’atteint pas toujours la qualité requise. Pourtant, nous avons assez de surfaces pour être autosuffisants. »
Renouer avec les niveaux d’export du passé
Le tiers des importations italiennes provient de France, pour atteindre près de 30 000 t en 2016. En Italie, 60 % des surfaces de melons sont en production indépendante, hors coopérative. Le responsable professionnel préconise de regrouper les producteurs pour atteindre une qualité constante. Et pouvoir ainsi renouer avec les niveaux d’export du passé. En 2016, près de 43 000 t de melon ont été expédiées hors d’Italie, principalement en Allemagne (31 %), en Suisse (19 %) et en Autriche (12 %). Selon Ettore Cagna, l’immense marché allemand est une destination d’export à fort potentiel. Aujourd’hui, l’Allemagne importe beaucoup plus de melons espagnols que de melons italiens. Le développement de l’export passe par une amélioration de la durée de conservation des melons, une thématique sur laquelle travaille la filière melon italienne depuis une dizaine d’années. On observe ainsi une pratique plus courante du traitement à l’ozone et de l’atmosphère contrôlée. Conserver au froid les melons avec un fort taux de sucre est particulièrement important, afin d’éviter leur fermentation. Pour certaines variétés, la température optimale de stockage est de 8-12°C, pour d’autres elle est plutôt de 4-6°C.
Le marché italien en 2016
Production 650 000 t, 30 000 ha : 2e pays producteur européen derrière l’Espagne
Importations 29 500 t : France 33 %, Pays-Bas 18 %, Brésil 16 %, Espagne 13 %
Exportations 42 800 t : Allemagne 31 %, Suisse 19 %, Autriche 12 %
Consommation 580 000 t
Transformation 5 900 t
Pertes 52 000 t
Source : ISMEA