Justice
Le MDRGF présente les grands axes de sa défense contre la FNPRT
Attaqué par la Fédération des producteurs de raisins de table (FNPRT), le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) a pris son temps pour préparer sa défense. C’est désormais chose faite. En février 2009, la FNPRT assigne en justice le MDRGF pour avoir “dénigré” le raisin de table par la publication d’une enquête sur la présence de pesticides dans les raisins, enquête publiée en novembre 2008. Au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue la semaine dernière, le MDRGF a présenté les grands axes de sa défense. Une défense qui va se jouer à la fois devant la justice et devant l’opinion publique. Sur le fond, le MDRGF considère les arguments portant sur le dénigrement des producteurs et la mévente du raisin comme non fondés. « S’il y avait une volonté d’organiser une campagne de dénigrement de la production, nous n’aurions pas publié notre enquête en novembre, mais au début de la campagne », explique en substance l’une des avocates de l’association. Quant à l’argument de la mévente, le MDRGF constate, en s’appuyant sur des chiffres fournis par Interfel, qu’en novembre 2008, la consommation de raisin était supérieure de 11 % à novembre 2007. Le MDRGF rappelle qu’il n’a pas non plus appelé au boycott de la consommation de raisin. Reste un autre sujet de l’assignation qui pourrait constituer le point central des débats en justice. La FNPRT reproche à l’association d’avoir utilisé le terme “contaminés” à propos des raisins de table. Le MDRGF explique que le terme “contaminant” est utilisé par plusieurs organismes d’Etat (Observatoire des résidus de pesticides, AFSSA) ainsi que dans un règlement communautaire.
Mais c’est aussi, et peut-être surtout, devant l’opinion publique que le MDRGF veut s’adresser à l’occasion de ce procès. La FNPRT demande 500 000 € en réparation du préjudice subis. « Une somme exorbitante » pour François Veillerette, président du Mouvement. « Nous dénonçons un procès bâillon, une tentative d’intimidation, une atteinte à la liberté d’expression », explique-t-il. Pour le MDRGF, « il s’agit d’une poursuite dont l’objectif est de faire abandonner le groupe de citoyens dérangeants en l’étouffant financièrement ou en le dissuadant d’agir. » Le MDGRF a reçu le soutien d’associations environnementales dont Greenpeace, WWF, France Nature Environnement, etc.
La FNPRT a jusqu’au 1 er juillet pour répondre à la réplique du MDRGF. C’est aussi à cette date que pourrait être fixée la date de l’audience.