Produits d'import
Le marché perd ses repères saisonniers
Les perturbations climatiques touchent les deux hémisphères. Les prix haussent par paliers en légumes et évoluent de manière désordonnée en fruits.

La fraise est actuellement vendue à perte. Les prix du Maroc sont tombés à 0,60 €/kg au stade import ! A cette période, les consommateurs semblent préférer la myrtille : celle du Chili est encore à 8,30 €/kg stade détail chez le premier distributeur allemand. L'offre de framboise et de mûre du Mexique est aussi plus suivie cette année.
Bien que l'offre d'agrumes soit en retrait, l'inversion de la tendance est difficile à concrétiser. Surtout en orange : la Navel est en promotion dans le nord de l'Europe, jusqu'à 0,66 € stade détail pour l'origine Grèce. En petits agrumes, les écarts de prix se creusent en faveur du haut de gamme comme l'Or et l'Orri alors que la Minéola perd des adeptes. La récolte de Nadorcot & Afourer est déficitaire, la hausse des surfaces compense en partie.
Surestimations
En Afrique du Sud, les prévisions de récolte de pommes et poires de la SAAPPA sont stables en un an. Toutefois, la chaleur et la sécheresse font perdre du calibre et de la qualité. Les prévisions sont donc très surestimées. Cette semaine, les premiers arrivages de poire Williams ne font guère l'événement. Le marché de la poire d'Europe se raffermit car les prévisions de récolte sont aussi très aléatoires en Argentine. Les entreprises en manque de trésorerie ont licencié du personnel et abandonné des vergers. Les producteurs demandent l'aide du gouvernement qui tente de mettre en place un système de prêts gagés sur la prochaine récolte. Mais si celle de poire peut trouver quelque acheteur, celle de pomme ne suscite plus guère d'intérêt.
La tomate ronde au tapis
La tomate ronde du Maroc est dans les limbes. Non seulement les prix sont tombés au plus bas, mais il faut gérer les litiges, surtout sur le marché russe vers lequel il s'exporte au moins 5 000 t/semaine. Le temps chaud ne permet pas de bien gérer la qualité du produit qui est trop coloré ou trop mûr lorsqu'il est débarqué.
Vers le Moyen-Orient, la demande de tomate est en retrait car la production locale de Jordanie, Oman et du Bahreïn est en pleine saison. Elle est de bonne qualité car il ne fait pas trop chaud. En revanche, ces pays restent demandeurs pour le reste de la gamme de légumes par conteneur réfrigéré, notamment via Marseille-Fos. L'Arabie saoudite charge 20-30 t/jour par avion avec un départ par jour de Casablanca.
Comme dans toute l'Afrique du nord, la sécheresse au Maroc est en passe de prendre une tournure assez dramatique. Les prix haussent dans les cultures de plein air comme en haricot vert et Helda, avec une accentuation des écarts selon la qualité.
Spéculations à venir
En Andalousie, le temps reste chaud, les prix moyens cumulés depuis le début de la saison sont en très forte baisse par rapport à ceux de l'an passé.
Les cultures sous serres ont pris de l'avance. Les arrachages de tomate débutent avec quelques semaines d'avance pour mettre en place une seconde culture, la même ou une autre (courgette, pastèque, melon). On redoute une propagation des virus dès le printemps ainsi que le manque d'eau qui commence à se faire sentir.
Les prix de la tomate grappe sont le double de la ronde. Dans le nord de l'Europe, on commence à spéculer sur une hausse des prix des légumes. L'hiver très doux combiné, en Grande-Bretagne, avec une pluviométrie très excédentaire, entraîne des pertes. Les prix remontent par paliers.