Provence
Le marché du melon considéré comme ingérable durant la saison 2013
Selon l'analyse du CEHM, les melons qui avaient pris du retard cumulés à ceux qui étaient dans leur créneau ont conduit à une explosion des volumes.
Les prix ont commencé à chuter en semaine 28, ce qui a conduit au déclenchement d'une crise conjoncturelle jusqu'à la semaine 40.
La météo très défavorable du printemps 2013 qui avait affecté les plantations de melons a poursuivi son œuvre tout au long de la saison. La campagne (253 298 t) a démarré avec trois semaines de retard et mis près de cinq semaines à trouver son rythme de croisière. A noter que du fait des faibles disponibilités en Provence, tous les volumes ont été absorbés par le marché intérieur. En revanche, à partir du 14 juillet, les melons qui avaient pris du retard cumulés à ceux qui étaient dans leur créneau ont conduit à une explosion des volumes, difficilement gérable. Les pics de production ont été atteints entre les semaines 28 et 37 avec des disponibilités pouvant aller jusqu'à 35 000 t (semaine 34) et particulièrement marqués autour du 22 juillet et du 16 août. En toute logique, les prix ont commencé à chuter dès la semaine 28 passant par exemple pour le calibre 12 (800 g/1 150 g) de 2,25 € à 0,60 € en semaine 35. Cette situation a conduit au déclenchement d'une crise conjoncturelle qui a perduré jusqu'à la semaine 40 (23 août/4 octobre). « En octobre, a indiqué Bernard Miozzo, animateur de la SIPMM melon, les rayons se sont fermés et les melons sont restés dans les champs. » Si la météorologie a conjoncturellement accentué le phénomène, auquel s'est ajoutée la présence plus importante des pêches et nectarines, structurellement, le phénomène traduit une nouvelle organisation de la production de melons. A savoir que les volumes sont en régression sur le mois de mai, stables sur juillet mais en progression très importante sur les mois d'août et de septembre. L'analyse des prix au détail (relevés RNM) et des prix expédition fait douter Bernard Miozzo du sens du terme “partenariat”, notamment en période de crise conjoncturelle. Les chiffres exploités montrent par exemple qu'en semaine 35, alors que les prix expédition (calibre 12) se situaient à 0,60 €, le détail affichait 1,49 €, soit une marge bénéficiaire de 148 % ou encore de 106 % en semaine 38 (0,70 €/1,44 €) et à plus de 100 % en semaine 40 date de la fin de campagne. L'intérêt de la mesure supposée réduire les marges des distributeurs reste donc discutable.