Europe
Le marché des f&l frais prédécoupés a bien traversé la crise économique
Selon la Rabobank, les ventes des f&l frais prédécoupés devraient poursuivre leur développement. Mais le secteur va être de plus en plus le théâtre des grands fournisseurs.
La banque néerlandaise Rabobank vient de sortir un focus sur le marché européen des fruits et légumes prédécoupés. Celui-ci aurait plutôt bien sorti son épingle du jeu pendant la récession. Ainsi, au Royaume-Uni, il a progressé de 5 % en 2008 et 4 % en 2009 malgré la crise. En Espagne, un marché nouveau, les ventes ont progressé de 6,3 % l’année dernière. Le secteur devrait bien se porter dans les prochaines années. La Rabobank prévoit une progression supérieure à 4 % par an à partir de l’année prochaine, aussi bien en volumes qu’en valeur. Pour les marchés arrivés relativement à maturité (Royaume-Uni, France, Pays-Bas), elle ne devrait pas excéder ce chiffre. En revanche, dans les marchés plus jeunes comme l’Allemagne ou les pays d’Europe de l’Est, le secteur devrait se raffermir de 4 à 6 % par an. Plusieurs raisons expliqueraient cette bonne santé. D’une part, il existe encore des marges de progression pour les distributeurs : si trois foyers sur quatre achètent des fruits et légumes frais prédécoupés au Royaume-Uni, ils sont moins de la moitié en Allemagne. Le développement de nouveaux formats, spécialement ceux de proximité, multiplie les occasions d’achats. Les fournisseurs ont, d’autre part, multiplié les innovations et disposent encore de réserves en termes de nouveautés produits ou technologiques.
Cependant, pour la Rabobank, ce secteur va de plus en plus devenir “l’aire de jeu” des grandes entreprises, celles qui sont capables de maîtriser l’ensemble de la chaîne de production, du sourcing à la vente aux distributeurs. Au niveau européen, l’offre est encore fragmentée, seules dix entreprises dépassant un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros (Bonduelle, Agrial, Hessing, La Linea Verde…). A l’avenir, et au vu des investissements technologiques nécessaires à l’activité, les sociétés dont l’Ebitda moyen serait inférieur à 3,7 M€ avec des marges à 5,1 % (selon Rabobank) auront du mal à résister aux grands opérateurs, à moins de s’y adosser ou de se spécialiser sur des marchés de niche.