Royaume-Uni
Le marché de la salade est très disputé
Les Britanniques aiment la salade, mais surtout la salade en sachet… C’est pourtant un pays très dépendant des importations et la proximité pourrait servir la salade française.


La production de salades aux Royaume-Uni est estimée à 109 000 ha de plein champ et 8 000 ha sous abri. « Cependant, le potentiel s’érode en raison d’une perte de rendements et de superficies cultivées, constate Frédérique Gardel, attachée sectorielle de la mission économique à Londres. De nombreux maraîchers britanniques jettent l’éponge face aux exigences des distributeurs et le pays devient de plus en plus dépendant de ses importations. » La consommation de salade est estimée à 300 000 t/an. Elle est satisfaite à 43 % par la production intérieure et à 57 % par les importations. « L’Espagne est le premier fournisseur du Royaume-Uni qui détient les trois quarts du marché de la salade sur lequel la France, l’Italie les Pays-Bas jouent des rôles secondaires. Il n’est pas exclu d’ailleurs, qu’à court terme et à défaut de réponses adaptées de la part des challengers, le marché revienne dans sa presque totalité dans les mains des Espagnols. »
Ce n’est pourtant pas un marché négligeable pour la salade française : c’est la deuxième destination, avec un pic en avril, après l’Allemagne où la France a perdu des parts de marché. C’est également un marché de diversification pour certains pays producteurs, et les Etats-Unis sont ainsi montés en puissance. La Grande-Bretagne est un marché qui croît en volume et en valeur. « Le Royaume-Uni est le pays européen la plus frappé par l’obésité. Les distributions de fruits et légumes à l’école, les campagnes de prévention ont boosté la consommation de salade et plus généralement de l’ensemble des fruits et légumes. » En 2007, la salade française a consolidé sa place sur le marché du outre-Manche. « La gamme française est plus profonde que celles des Espagnols, des Italiens ou encore des Néerlandais. Néanmoins l’intérêt des producteurs est de travailler sur la segmentation de l’offre : nouveauté, praticité, fraîcheur, qualité et surtout le bio qui connaît une forte progression. Il faut également s’intéresser à la RHD un secteur en essor. Les demandes des cuisiniers sont importantes pour le bio, et ce type de produit est mieux valorisé sur ce segment qu’en distribution. Mais la médaille a son revers. Quatre ou cinq importateurs pour la RHD veulent travailler comme les GMS en contractualisant et en demandant de plus en plus de certifications. Une autre piste pour les producteurs français consisterait à augmenter l’offre en IV e gamme en salade et en fruits. »
Prendre en compte les produits locaux
Ceci étant, les producteurs français devront d’abord admettre que leur offre n’est pas adaptée au marché : « Il n’y a pas de vrac en GMS, les Britanniques préférant les salades déjà lavées. De plus la seule marque qui a su s’imposer sur le marché de la IV e gamme en conservant son identité est Florette. La quasi-totalité de l’offre est sous MDD. Par ailleurs, l’offre en IV e gamme est très segmentée avec généralement quatre références : 1 er prix, normal, haut de gamme et bio. Enfin, il faut se souvenir que la pratique du category management externalise la pression sur l’approvisionnement. » La distribution traditionnelle ne représente que 40 % de l’écoulement des volumes et subit la vague de réorganisation des grossistes. « Le développement du commerce de proximité peut donner de l’élan à la salade. Mais il faut prendre en compte l’utilisation et la promotion accrue des produits locaux. »
Pour conclure, Frédérique Gardel souligne : « Il y a des opportunités pour la salade française sur ce marché. Mais il faut prendre en compte les nombreuses demandes de qualité élevée, de certifications et de traçabilité. Il faut également être à l’écoute de la demande et adapter son offre au business du marché. Enfin, la clé du succès se résume en quelques mots : stabilité des prix, une qualité homogène et régulière et de l’innovation. »