Le label Certibruit l'épreuve des faits
L'expérimentation menée au printemps dernier à Lyon montre qu'il est possible d'allier livraisons de nuit et repos des riverains.
La démarche Certibruit, développée par le Cemafroid (cf. fld hebdo du 20 mars 2013), vise à labelliser la pratique des livraisons de marchandises en milieu urbain pendant la nuit. C'est le moment où le réseau routier est le plus disponible et où le risque de conflits avec les piétons ou les autres usagers est moindre. Pour les transporteurs, le service est facilité (peu ou pas d'aléas de circulation, pas d'attente pour stationner, possibilité d'utiliser des véhicules de forte capacité). En revanche, c'est une activité potentiellement bruyante pour la tranquillité des riverains.
Le label Certibruit permet de certifier la bonne maîtrise des émissions sonores lors des livraisons de nuit. Il impose certaines règles : adaptation des surfaces de vente, interface avec les services de la voirie, engins de transport et de manutention pour se conformer aux normes anti bruit de la certification Piek (moins de 60 dB)... La dernière expérimentation de grande envergure s'est terminée ce printemps à Lyon. Les entreprises engagées dans cette démarche (Carrefour, Casino, McDonald's, Picard, Cerise et Poti-ron...) ont accepté, pendant des séquences d'au moins huit semaines, des livraisons entre 22 h et 7 h du matin (la tranche de 2 à 4 h du matin étant exclue) par leurs prestataires logistiques (Pomona TerreAzur, Martin-Brower, Easydis...). En France, une trentaine de sites sont labellisés, principalement dans la région Ile-de-France, à Lyon et prochainement à Marseille et Valbonne. Le projet Certibruit fait l'objet d'une évaluation régulière par la ville de Paris dans le cadre de sa charte “Logistique urbaine durable”.
Pour Certibruit, des leviers de développement pourraient être mis en œuvre : contractualisation avec les professionnels, réglementation favorable aux livraisons de nuit, décalage horaire des livraisons à grande échelle... La démarche est bien dans l'air du temps. Un sondage, mené par le cabinet de conseil bp2r en mai dernier auprès de 117 chargeurs (industriels et distributeurs), a montré que le bruit conserve la première place dans l'importance donnée par ces derniers dans les différentes problématiques liées à la logistique urbaine.