Aquitaine
Le groupe Rougeline appelle à « organiser la résistance »
Adapter les modèles agricoles à la réalité du marché actuel, tel est l’objectif des coopératives. Rougeline donne le La.L’outil serre est en première ligne avec la maîtrise de l’énergie.
Devant l’assemblée générale de Coop de France Aquitaine, le 10 juillet, les Paysans de Rougeline ont montré que leur capacité d’innovation s’appliquait dans tous les domaines. Gilles Bertrandias, directeur général, a rappelé le “challenge” : « faire exister une marque dans la filière fruits et légumes » et pour cela, construire ensemble une « réponse commerciale » en créant « une forme de centrale de vente pour répondre aux centrales d’achat ». Gilles Bertrandias parle de « créer de la valeur » et « organiser la résistance ». À la stratégie de segmentation des marchés initiée dans les années 2000, s’ajoute, pour les années 2010, une stratégie « de valeur et de sens pour légitimer l’offre française ». Le cas de la tomate est exemplaire : une “collection” de 20 variétés pour « tous les goûts, tous les usages, tous les instants ». « Ça ne suffit pas », explique Gilles Bertrandias. Très agressés, y compris sur la segmentation, Les Paysans de Rougeline sont allés vers une stratégie de valeur autour de la marque, de manière à “légitimer” la valorisation : 25 types de tomates, une segmentation par l’unité de vente consommateurs (50 millions d’UVC par an !) accompagnée d’une stratégie marketing. « On n’est pas Danone, mais nous avons la capacité de marqueter notre offre ». « Organiser la résistance », cela demande des projets d’avenir pour résister à la crise. Cela passe par « l’adaptation des modèles agricoles à la réalité du marché actuel », et donc un investissement important sur « les modèles gagnants de demain ». L’outil serre, dont l’impact est très fort sur les modèles de production, est en première ligne, avec la nécessaire maîtrise du poste de charge majeur qu’est l’énergie.
L’enjeu est double, insiste Gilles Bertrandias : la reconversion d’un parc de serre vieillissant (d’une trentaine d’années) en lui donnant « une seconde vraie vie » et la mise au point des éco-serres de nouvelle génération, à base d’énergie non-fossile, adossées par exemple à un industriel producteur de chaleur.