Israël
Le groupe Agrexco est pris dans une tourmente financière
La perspective d’une liquidation possible de l’exportateur israélien, pris dans une désastreuse séquence financière, demeure toujours possible. Réponse le 20 juillet.
Le principal exportateur de fruits et légumes d’Israël, Agrexco, est dans une très sérieuse tourmente financière qui met en péril son existence même. Tout commence au moment où Agrexco a annoncé fin juin de mauvais résultats 2010 avec une perte de 14 M€ pour un chiffre d’affaires de 508 M€. Ceci a entrainé de la part de certains créditeurs de la société, une demande de remboursement immédiat d’emprunts pour un montant de 32 M€, correspondant à une levée de fonds opéré en 2007. La situation financière courante d’Agrexco ne le permettait pas et la société a proposé une restructuration de ses dettes. Selon le quotidien économique israélien Globes, celles-ci s’élèveraient à 106 M€, dont 35,2 M€ aux banques israéliennes, 6 M€ aux banques étrangères, 27,3 M€ à ses porteurs d’obligations, 2,1 M€ à ses employés et aux autorités locales, ainsi que 58 M€ à ses créanciers, incluant ses clients et ses fournisseurs. Agrexco s’attendait aussi de la part de l’Etat d’Israël, qui détient 30,1 % de son capital, qu’il couvre les dettes à hauteur de 1,75 M€, sur une période de 60 jours. C’est ce que la société a proposé à la Cour de Justice de Tel Aviv tout début juillet. Cependant, le gouvernement n’a proposé seulement que 500 000 €. A ce moment, le spectre de la liquidation pure et simple se profilait. Agrexco a néanmoins trouvé un répit du côté du tribunal qui, le 5 juillet, a suspendu la procédure pendant deux semaines jusqu’au 20. Il a aussi demandé à l’Etat israélien de verser les 500 000 € pour financer les opérations de l’entreprise pendant cette période. Similairement, la coopérative Tnuva qui possède 11 % des actions devrait fournir 350 000 € tout comme les différentes banques présentes au capital d’Agrexco. L’administrateur ad hoc nommé par la Cour de Justice, Me Shlomo Nass, continuait de rechercher de l’argent frais. Dernier épisode en date : Arko Holdings, entreprise israélienne d’investissements a avancé 1,35 M€ pour garder Agrexco à flots pendant les deux semaines : la presse israélienne prête à son dirigeant Arie Kotler la volonté de reprendre à terme le contrôle de l’entreprise.