Alimentation
Le futur du “modèle” alimentaire français en débat
Al'occasion du colloque annuel du Fonds français Alimentation & Santé, qui s'est tenu le 19 novembre à Paris, chercheurs en sciences humaines et sociales, personnalités de santé publique, économistes et nutritionnistes se sont réunis pour s'interroger sur le “modèle” alimentaire français et sur son avenir. Modèle dont les spécificités ont été rappelées par le sociologue Claude Fischler et qui se caractérise moins par les gastronomies et les régimes que par les modalités des prises alimentaires et les représentations qui y sont associées (plaisir, convivialité...). Si ce modèle, inscrit à l'Unesco depuis 2010, demeure le noyau dur, on note des évolutions : nombre de repas quotidiens, diversité et métissage de l'offre alimentaire favorisés par la mondialisation et l'essor des industries agroalimentaires, diversification des lieux de consommation (la rue représente 4 % des lieux hors foyer en 2007). Sur ce dernier point, le nombre des repas pris hors foyer passe de 1,9 par semaine en 1969 à 3,1 en 2009. Au final, les intervenants s'interrogent sur ce qui conduit à « vouloir sauvegarder ce modèle, et l'attachement ethnocentrique dont il fait l'objet doit trouver des justifications autres que la crainte des changements et de l'altérité ».