Aller au contenu principal

Le flexitarisme, une tendance pour 2025

La tendance à moins consommer de protéines animales et plus de protéines végétales devrait peu impacter les ventes de f&l, selon une étude prospective commandée par le ministère.

Aujourd’hui, même si 70 % des protéines consommées en France sont d’origine animale, la consommation diminue pour des raisons parfois très variées : messages nutritionnels, coûts élevés, scandales alimentaires, idéologie, rapport homme-animal, considérations environnementales… La consommation de viande rouge est celle qui diminue le plus. 23 % des adultes de 15 ans et plus en France déclarent avoir limité leur consommation de viande en 2015, tandis que moins de 1 % de la population française est végétarienne (Crédoc). « À l’horizon 2025, la tendance au flexitarisme devrait se développer en France, à l’image des États-Unis et du Royaume-Uni, souligne l’étude prospective du ministère*. En revanche, il est actuellement difficile de mesurer l’ampleur que prendra le mouvement végétarien, voire végétalien/vegan. Il pourrait rester marginal, tout en alimentant la tendance au flexitarisme (pression médiatique). » N’oublions pas qu’il s’agit de régimes alimentaires contraignants qui peuvent causer des carences alimentaires. Bertrand Oudin, directeur général de Blezat Consulting, précise : « Être vegan n’est peut-être qu’une mode passagère, mais il y a un effet multiplicateur : lorsqu’une personne dans le foyer le devient, tout le foyer le devient. » Au-delà de la réduction de la consommation de protéines animales, un transfert vers d’autres sources, végétales, est opéré : légumineuses, céréales et surtout soja (sous forme de lait, de tofu, de produits ultra-frais, de steaks végétaux, de snacking comme des barres soja-fruits…). Les produits frais de la catégorie végétarienne ont représenté un peu plus de 3 % des ventes du rayon produits frais en grande distribution sur les neuf premiers mois de 2015.

Vers plus de produits IVe gamme f&l

Quel sera l’impact de ces tendances ? Moins de produits “viande” bien sûr, et une hausse de la consommation de substituts aux protéines animales, mais aussi de légumes secs (si l’offre en produits transformés est suffisante), de salades préparées, voire des fruits et légumes frais sous IVe gamme. En grande distribution, le linéaire libre-service consacré à la viande brute devrait se réduire et, a contrario, le nombre de référence se revendiquant compatibles avec un menu végétarien se développer. Ces produits devraient venir enrichir l’univers “bio” ou “régime spécifique”. En restauration, l’offre va continuer à s’adapter à la demande avec des repas 100 % végétarien ou vegan, avec pour la restauration collective une possibilité de modification partielle des circuits d’approvisionnement vers plus de local ou national. L’artisanat (commerces de bouche), positionné sur du haut de gamme ne devrait pas être trop impacté. Enfin, l’apparition de nouveaux produits à base de protéines végétales pourrait faire émerger de nouveaux opérateurs spécialisés (grossistes, logistique), capables de sourcer ces produits en France ou à l’étranger. En bref, très peu d’impacts, qu’ils soient positifs ou négatifs, sur la filière f&l, tant que celle-ci choisira de ne pas prendre ce train.

* Étude prospective sur les comportements alimentaires à l’horizon 2025 (cf. FLD Hebdo du 19 mars) financée par le ministère de l’Agriculture, l’Ania, Coop de France, la CGAD (Confédération générale de l’alimentation en détail), la CGI, la FCD et FranceAgriMer, et réalisée par Blezat Consulting, le Crédoc et Deloitte Développement Durable.

Les plus lus

Changement climatique : pour Serge Zaka, « il faut sortir de la stratégie de pansement avec une vraie diversification fruitière »

Avec le changement climatique, à quoi ressemblera la France fruitière et légumière en 2050 ? Le salon Medfel, ces 24 et 25…

Les chaufferettes Wiesel commercialisées par Filpack permettent un gain de température à l'allumage supérieur à celui des bougies.
Chaufferettes contre le gel en verger : un intérêt sur les petites parcelles très gélives

Le risque de gel fait son retour sur cette deuxième quinzaine d'avril. Plusieurs entreprises proposent des convecteurs à…

Parsada : ouverture ce 12 avril d'un appel à projets porté par FranceAgriMer

Initié au printemps 2023, le Plan stratégique pour mieux anticiper le potentiel retrait européen des substances actives et le…

verger abricot Drôme - Emmanuel Sapet
En Ardèche, de fortes pertes dans les vergers d'abricotiers sont à déplorer

Des chutes physiologiques importantes de fleurs sont à déplorer dans des vergers d'abricotiers d'Ardèche, de la Drôme et de l'…

Prix des fraises françaises : il n'est « pas lié aux faibles quantités espagnoles », revendique l’AOPn

Les fraises espagnoles sont pour le moment quasi absentes de nos étals français. Pourtant, ce n’est pas cette absence ou cette…

Loi Agec et emballage plastique des fruits et légumes : le Conseil d’Etat rejette le recours, Plastalliance va porter plainte devant l’UE

Suite à l’audience du 4 avril, le Conseil d’Etat a rejeté, par ordonnance du 12 avril 2024, la requête de Plastalliance aux…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes