Phytosanitaire
Le Finistère développe des produits naturels
L’usage des produits phytosanitaires va être profondément bouleversé l’année prochaine. Le département breton pourrait offrir des alternatives dès 2008.
Alors que l’usage des produits phytosanitaires est de plus en plus réglementé et mal vu par les consommateurs, la recherche d’alternatives naturelles est devenue un moteur pour la filière agricole. Département agricole s’il en est, le Finistère accueille sur son territoire un réseau de recherche – laboratoires et entreprises – dont les résultats semblent prometteurs.
Bretagne Biotechnologie Végétale (BBV), centre technique du végétal, évalue depuis plusieurs années des méthodes alternatives de lutte pour le chou-fleur, la tomate et l’artichaut, dans le but premier de réduire l’usage des intrants. La palette des méthodes proposées comprend aussi bien le criblage variétal que les techniques de résistance induite. Le centre est spécialiste de l’épidémiologie prédictive qui permet de mieux maîtriser le calendrier d’apparition des maladies Interface entre recherche fondamentale et appliquée, le BBV travaille aussi sur les techniques de multiplication et d’assainissement de cultures in vitro, la création variétale et aussi l’analyse sensorielle (sur le chou-fleur notamment.)
D’autre part, la station biologique de Roscoff s’est penchée sur la stimulation de la défense de la plante à partir de ses travaux antérieurs sur les algues. Les recherches croisées ont permis d’isoler des molécules intéressantes provenant de laminaires permettant de déclencher les défenses de la plante face à une attaque pathogène. Dans le cadre d’un partenariat avec le fournisseur Goëmar à Saint-Malo, un premier produit a été développé pour les céréales et on attend pour l’année prochaine une première mise en marché d’un produit naturel contre le feu bactérien du fraisier (en cours d’homologation).
Autre exemple du dynamisme finistérien, la toute jeune société Agrauxine peut se targuer d’un fort développement depuis sa création en 2002 et devrait atteindre les 7 ME cette année. En pleine croissance, l’entreprise se structure et se déploie sur deux sites : celui de Quimper pour la production de micro-organismes et la recherche et celui de Lyon, pour la production et la commercialisation. Agrauxine offre une palette de solutions naturelles contre les maladies et les nuisibles et de fertilisants. Son partenariat avec l’Inra d’Avignon a donné un produit naturel de lutte contre la pourriture grise sur la tomate et la fraise. En phase d’homologation, et devant être commercialisé normalement l’an prochain, il présente l’avantage d’éviter au producteur le délai de carence de 60 jours imposé entre le dernier traitement et la récolte.