Interpera 2009
Le dossier phyto inquiète la filière européenne de la poire
Réunis à Saint-Trond (Belgique), les producteurs européens de poires se sont inquiétés sur l’usage des LMR par la distribution comme argument commercial.
La deuxième édition d’Interpera, congrès international de la filière poire organisé par l’Areflh, s’est tenue la semaine dernière à Saint-Trond, en pleine zone arboricole du Limbourg. Le succès fut encore au rendez-vous puisqu’environ 170 professionnels, principalement néerlandophones, y ont participé. Les prévisions de production en poire sont un exercice difficile à cette période. Les chiffres présentés par l’Areflh et Catalonia Qualitat ont néanmoins montré que la France devrait récupérer son potentiel en Guyot (55 000t) mais que l’Espagne devrait reculer à 40 000 t, que le Portugal devrait assurer 95 000 t de Rocha, et qu’en Conférence,alors que les chiffres du Benelux manquaient, la production en Espagne et en Italie faiblirait. Autre point : la poire Williams pourrait basculer un peu sur le marché du frais, suite à la réforme de l’OCM (l’Espagne ayant choisi le découplage total, l’Italie pour 2011).
La nouvelle réglementation européenne phytosanitaire a animé les débats. L’inquiétude était claire face à la position de distributeurs utilisant les LMR (Limites maximales de résidus) comme argument commercial. « Il est vrai que la procédure politique prend du temps, ce qui entraîne un vide juridique. Et certains distributeurs en ont profité, a reconnu Felix Mittermeyer, de la DG Sanco. Mais ce n’est pas une bonne idée » soulignant que les LMR ne devaient pas être utilisées ainsi.
Les intervenants scientifiques ont d’ailleurs stigmatisé l’attitude des GMS : analyse trop simpliste, approche trop conservatrice. Pour l’Argentin Miguel Giacinti (Observatoire économique des fruits dans l’hémisphère Sud), « il s’agit d’un problème marketing, pas de santé. Les niveaux demandés par la GMS n’ont aucune base scientifique. Pourquoi ne pas lui interdire d’établir ses propres LMR ? ». Avant d’en arriver là, le projet de l’Areflh pour une réglementation européenne sur la production intégrée a retenu l’attention des participants. Le cahier des charges en cours d’élaboration a séduit par sa souplesse, loin d’un système “tous pays, tous produits”. Felix Mittermeyer a invité l’Areflh à présenter aussi leur projet à la DG Sanco. Celui-ci placerait positivement la filière dans l’attente du basculement de l’Europe agricole en mode intégré prévu pour 2014.