Le directeur de l’OMC intervient sur le dossier d’arbitrage de la banane
Le 18 avril, le directeur de l’Organisation mondiale du Commerce, Supachai Panitchpadki, s’est emparé du dossier d’arbitrage du droit de douane unique européen de la banane. Depuis quelques semaines, chacun des deux blocs, les neuf pays latino-américains et le bloc européen n’arrivent pas à se mettre d’accord pour la nomination des arbitres. Les pays latino-américains réclamant de leurs vœux un panel de trois à cinq arbitres économistes alors que l’Union européenne penchait pour un arbitre unique et de préférence non économiste pour éviter toute influence commerciale dans le résultat de cet arbitrage. Devant cette impasse, Norman Harris, le représentant à l’OMC du Panama, s’inquiète d’un possible échec quant à la renégociation du droit de douane unique avant son entrée en vigueur le 1er janvier 2006. Il estime tout de même que l’intervention du directeur de l’OMC facilitera la nomination du panel d’arbitrage et ce dans la période autorisée de 90 jours, mais dans un document envoyé par le représentant de l’Union européenne, Carlo Trojan, à Supachai Panitchpadki, il l’avertit du manque de temps dans le calendrier de l’OMC pour arriver à un arbitrage en mentionnant les négociations de Doha et les préparatifs de la réunion de Hong Kong prévue en décembre prochain. Les pays latino-américains exportateurs de bananes soulignent que l’application d’un droit de douane unique sur la banane fixé à 230 E/t provoquerait une baisse des envois de bananes sur le marché européen de 50 % à 1,6 million de tonnes et les pertes pourraient avoisiner 1,3 milliard de dollars. Les bénéficiaires seraient alors les anciennes colonies européennes que sont le Cameroun et la Côte d’Ivoire.