KissKissBankBank
Le crowdfunding, même les fruits et légumes en profitent
L'engouement pour le financement participatif ne se dément pas en France. Vincent Ricordeau, cofondateur de KissKissBankBank, témoigne.
Construction de serres ou de tunnels, plantation d'arbres fruitiers... le crowdfunding c'est aussi l'agriculture. Il fait appel aux dons des internautes pour financer des projets.
En 2007, les Français ont découvert le crowdfunding, c'est-à-dire le financement participatif, lors du succès de la levée de fonds par le chanteur Grégoire grâce à My Major Company, l'une des vingt et une plates-formes existantes actuellement sur le net. Cet outil en plein développement fait appel aux internautes pour financer leurs projets. Au 1er semestre 2014, le baromètre publié par l'association du financement participatif indique que les fonds collectés ont atteint 66,4 M€, soit deux fois plus qu'en 2013. Les projets se financent selon trois moyens : le don (29 %), le prêt (56 % mais 88 % non encore affectés) et le capital (15 %). Selon Vincent Ricordeau, cofondateur de KissKissBankBank (dons uniquement) et d'Hellomerci (prêt à taux 0 %, de 100 à 10 000 €), 800 projets liés à l'écologie leur ont été présentés depuis l'ouverture de ce secteur il y a un an. « Comme pour les autres domaines, nous choisissons de mettre en ligne des projets uniquement si nous jugeons qu'ils sont crédibles, matures, et comment la collecte va s'organiser, affirme-t-il. Avec les 200 projets retenus, ils représentent déjà 2 % des collectes. Quant à l'agriculture (23 projets), notre choix se porte sur l'agriculture bio ou le conventionnel innovant. Cette stratégie relève des contacts que nous avons eus avec La Ruche qui dit Oui ! [cf. fld magazine avril 2014]. » Les demandes sont ainsi assez classiques : construction d'une serre pour les Potagers du Garon (Rhône), plantation d'arbres fruitiers à Luxey (Landes), du kiwi sur la presqu'île de Guérande ou des tunnels pour tomates à Héricourt-sur-Thérain (Oise). Une troisième plate-forme est en cours de création par les cofondateurs de KissKiss-BankBank, suite à l'ordonnance du 31 mai 2014. Celle-ci donne la possibilité aux plates-formes de se substituer aux banques en octroyant des prêts rémunérés. « Nous sommes optimistes quant à cette troisième plateforme, estime Vincent Ricordeau. Les banques devenant très frileuses, les investisseurs sont prêts à accepter des intérêts de l'ordre de 5 à 10 %. En Grande-Bretagne, 300 M€ ont déjà été collectés de cette façon. »