Consommation
Le critère prix arbitre de nouveau les choix alimentaires des Français
L’inflation sur les prix alimentaires a fortement marqué le consommateur français. C’est ce qui se dégage des troisièmes Entretiens de Rungis qui se sont tenus la semaine dernière.
Les derniers Entretiens de Rungis ont fait le point sur l’impact des hausses dans l’alimentaire sur le consommateur français, à partir d’une enquête exclusive menée par le Crédoc. Premier constat : le critère prix, qui depuis 2000 était passé en deuxième position après les garanties d’hygiène et de sécurité, a progressé en 2007 et 2008.
Le contexte économique actuel conduit les Français à arbitrer leurs dépenses en défaveur de l’alimentation. Ils ont tendance à réduire leurs dépenses alimentaires en supprimant le superflu (18 %), en descendant en gamme de produits (28 %) ou en consommant moins d’aliments (17 %). Le critère d’achat d’origine française progresse de deux points entre 2007 et 2008 alors que les critères labels de qualité et marques chutent respectivement de 11 et 13 points. « Ces critères sont à des niveaux bas jamais atteints », souligne l’étude. Le consommateur compare aussi de plus en plus les prix (51 %) et surtout les fruits et légumes : il regarde systématiquement les prix de ceux-ci à 78 % (68 % il y a trois ans). La fréquentation du hard discount est en hausse. « Cette nécessité d’aller vers ce circuit et vers des produits Premier prix conduit de plus en plus de consommateurs à considérer que les marques premiers prix sont de moins bonne qualité que les marques nationales », c’est là tout le paradoxe de l’attitude du consommateur français, note l’étude. Cependant, il n’a pas pour autant perdu son goût des bonnes choses, et c’est l’autre enseignement de l’étude : 97 % d’entre eux considèrent l’alimentation comme un plaisir. D’ailleurs, s’il disposait d’un budget plus important, il achèterait plus de produits frais (32,6 %) et irait plus au restaurant (20 %) On notera aussi l’intérêt fort porté à l’équilibre alimentaire. Voilà qui semble bien souligner que le consommateur français souffre d’une certaine schizophrénie.