Produits d’import
Le contexte s’assombrit, surtout en fruits d’été
Les retards de végétation ont repoussé d’une semaine la crise des fruits d’été. En légume, la baisse des ventes vers les pays de l’Est et la Russie va alourdir la tendance au Benelux.
Le préavis d’une grève des transporteurs routiers espagnols début juin risque de perturber le commerce. En France, des semblants de blocage de centrales par les producteurs laitiers entraînent des annulations de commandes aux importateurs et des dépannages chez les grossistes. Ces derniers achètent de plus en plus de fruits d’été à l’origine. Les tonnages réellement importés seraient deux fois et demi plus importants que ceux annoncés à Perpignan. Des groupes espagnols expédient même en PAV aux opérateurs d’aval.
En pêche et nectarine, le prix de calibre A est à son niveau de pleine saison, celui du B commence à basculer en zone rouge. Les prix de la nectarine blanche, qui est surtout vendue sur le marché français, sont parfois plus bas qu’en jaune.
En abricot, l’entrée en production de nouvelles variétés en est à ses prémices. Les arrosages tardifs pour gagner un calibre peuvent entraîner des problèmes de qualité (noyaux décollés…). En nectarine, la nouvelle gamme variétale va réduire les coûts de production : 80 % de cal A et 2A bien colorés, cueillette en deux passages, taux de sucre élevé et fruits presque “long life”. Seul le critère arôme est mal pris en compte !
Moins d’arrivée de pommes Gala
En pomme, les récentes prévisions de l’USDA ne tiennent pas compte des pertes liées au manque de coloration et au Bitter pit, très important cette année. Il n’arrive que très peu de Red et Granny d’Argentine alors que la campagne se termine assez tôt au Chili, tout comme en Gala. Les lots conservés sous froid normal sont triés pour éliminer les fruits touchés par le Bitter pit et vendus autour de 1 € au commerce traditionnel. Les centrales passent sur la Nouvelle-Zélande. Le Chili débute Pink Lady, les premiers lots se sont bien valorisés. En Fuji, la campagne d’hémisphère Sud n’a pas encore débuté.
En poire, il reste encore deux semaines de vente en Williams, c’est un record de tardivité ! Les distributeurs la suivent jusqu’à la fin car le passage sur la Packham’s ferait chuter les ventes.
Peu d’acheteurs pour l’ail en provenance d’Espagne
L’Espagne débute sa nouvelle campagne d’ail avec un produit de qualité exceptionnelle mais peu d’acheteurs. La clientèle se satisfait de l’ail de Chine de l’ancienne récolte qui est bradé à 40 e la tonne. La nouvelle récolte commence à être vendue début juin. En oignon, le produit de meilleure qualité est d’origine Nouvelle-Zélande.
En Russie, la faillite de l’ex-leader de l’importation, Sunway, n’en finit pas de faire des vagues. Le passif est estimé entre 250 et 300 millions de dollars. JFC a déposé plainte concernant d’éventuelles escroqueries alors que l’ancienne équipe de Sunway relance une activité d’importation. Le fisc a aussi lancé des procédures de contrôle sur plusieurs opérateurs, obligeant certains à cesser leur activité peu légale. En attendant d’y voir clair, les assurances-crédit ont coupé les couvertures, sauf pour les groupes importants qui travaillent directement avec la grande distribution, et vers lesquels se tournent tous les fournisseurs. En France, de nouveaux impayés sont signalés dans le secteur de la pomme.
Aux Pays-Bas, le commerce avec la Russie est toujours freiné et les procédures phytos n’arrangent pas les choses. Seulement deux laboratoires sont accrédités et ils ne peuvent délivrer l’original qu’au bout de deux jours. Par ailleurs, les exportateurs de Turquie bénéficient d’un contexte plus favorable, les entreprises étant interdites d’exporter qu’au bout du troisième contrôle de dépassement de LMR positif.