Le coco de Paimpol, victime de la sécheresse
En raison de la canicule, les rendements de coco de Paimpol sous AOC sont en forte régression, et ne dépasseront pas les 5 t/ha cette année, contre 7 t/ha l’an passé. “Cette saison, nous enregistrons une baisse de 3 000 t en production, explique Maurice Goarin, le président du syndicat de défense du coco de Paimpol, avec une récolte totale comprise entre 6 500 et 7 000 t au lieu des 10 000 t prévues. Avec cette régression des volumes, le prix est plus élevé mais il ne compensera pas les pertes engendrées par le mauvais temps.” En septembre, les prix avoisinaient les 1,17 euro le kilo la première semaine, mais cela ne compensera pas les pertes du mois d’août.
La récolte a, en effet, pris de l’avance à cause de la canicule, provoquant un décalage dans les arrivages, de plusieurs semaines. “Nous avons eu de grosses frayeurs, explique Maurice Guéguen en charge du coco de Paimpol à l’UCPT. La semaine du 15 août, sur le marché de Rungis, il n’y avait pratiquement plus personnes, alors que nous avions un gros arrivage à la coopérative.”
Risque de pénurie de main-d’œuvre
Est-ce un problème de décalage dans les semis ? Selon le président du syndicat de défense, Maurice Goarin, il s’agit plutôt d’une conséquence climatique et d’un risque de pénurie de main-d’œuvre. “Certains producteurs avancent leurs semis de quelques semaines pour être présents fin août, début septembre et bénéficier de la main-d’œuvre étudiante.”
Car le coco ne se ramasse pas mécaniquement. Au plus fort de la saison, plus de trois mille personnes le travaillent dont deux mille salariés. Malgré tout, les professionnels sont optimistes et attachés à leur production : “Cela fait trente ans que je produis du coco et aucune campagne n’était identique. Nous jouons un rôle social et intergénérationnel important, et permettons à certains de nos employés saisonniers de se reconnecter au monde du travail”, se passionne Maurice Goarin.
Quant à la commercialisation, les producteurs cherchent à développer de nouveaux marchés moins traditionnels, et les ventes progressent dans le bassin parisien au détriment du Sud-Ouest.
“Les bénéfices de l’AOC, nous commençons à les ressentir depuis trois ans. Nous avons réussi à maintenir nos parts de marché et à développer de nouveaux bassins de consommation”, ajoute-t-il fièrement.