Interprofession
Le CNIPT pointe du doigt la politique de baisse des prix de la grande distribution
Les professionnels de la filière pomme de terre dénoncent les promotions qui mettent « les entreprises et les producteurs en péril ».
Que se passe-t-il au sein de la filière pomme de terre ? Depuis la rentrée de septembre, les professionnels, et le CNIPT en premier lieu, n’ont cessé d’alerter médias, opérateurs et Pouvoirs publics sur la politique de promotion pratiquée par les enseignes de la grande distribution. Dès la mi-septembre, le CNIPT mettait en garde contre « la recherche de prix toujours plus bas ». L’interprofession était relayée une semaine après par le syndicat des producteurs, l’UNPT. Peine perdue, les distributeurs continuaient leur politique de prix toujours plus bas : fld avait ainsi relevé une promo à 0,20 € le kilo en semaine 42. Début décembre, le CNIPT revenait donc à la charge, dénonçant des promotions qui mettent « les entreprises et les producteurs en péril »et qui « n’ont aucun effet sur la consommation ».
Le décor était ainsi planté pour l’assemblée générale de l’interprofession qui se tenait le 16 décembre à Paris. Et c’est le président du CNIPT en personne qui s’est chargé de rappeler les distributeurs à l’ordre. « Le prix moyen de la pomme de terre est de 0,70 €/kg en France, explique Benoist Leforestier. On ne peut pas dire que la pomme de terre soit un aliment cher. Pourtant, pour les distributeurs, cela n’est pas encore suffisant. » Les opérations de promotions se multiplient, constate le CNIPT, le plus souvent « au détriment de la qualité et, finalement de la consommation. » Au-delà du simple constat, Benoist Leforestier lance un avertissement solennel aux distributeurs : « Nous ne pouvons donc plus accepter ces vastes braderies répétitives, et nous demandons instamment aux distributeurs de mettre fin à ce type d’opérations. La survie des producteurs et des entreprises de la filière en dépend. Le CNIPT ne les laissera pas tomber et engagera toutes les démarches qui lui sont possibles. » « La colère monte », conclut-il.
La filière pomme de terre est la seule à avoir signé un accord interprofessionnel sur les promotions. L’attitude de certaines enseignes menace clairement l’existence de cet accord.