Le circuit court n'est pas un court-circuit

Malgré le caractère antinomique du circuit court avec le marché des denrées périssables, l'ensemble de la filière fruits et légumes s'est lancé dans l'aventure de la proximité depuis déjà plusieurs années. Il faut dire que la gestion du dernier kilomètre ne peut se concevoir sans le travail d'un professionnel du secteur. C'est en ce sens que nous avons donné la parole à Vincent Holveck, directeur des achats fruits et légumes de TerreAzur (groupe Pomona). Son analyse est simple : le circuit court, c'est le véritable travail des grossistes qui connaissent mieux que personne la dure gestion de la périssabilité des fruits et légumes et peuvent répondre aux contraintes de saisonnalité et de fragilité des produits. Pour faire le point sur cette question, nous avons pris plusieurs exemples : le cas d'une région en particulier – les Pays de Loire –, mais aussi celui d'une coopérative basée en Aquitaine qui souhaite ardemment pouvoir répondre aux demandes spécifiques de la restauration collective et commerciale en termes de commandes de fruits et légumes frais. En parallèle, pour bien préciser la notion de circuit court, nous vous proposons un point sur les variétés anciennes de tomates sur le marché hexagonal et les recherches actuellement en cours réalisées par le Grab basé en Avignon. Et la conclusion est simple : ces variétés peuvent être aussi bien intégrées en circuit court qu'en circuit long. Pour autant, selon l'état des lieux que nous avons établi, les fruits et légumes ont de multiples atouts pour pouvoir être davantage présents en restauration hors domicile. En clair, circuits courts et circuits longs ne sont pas inconciliables et peuvent répondre chacun par des arguments précis à la demande de ce secteur. Reste toujours l'épineux dossier concernant le barrage du prix des denrées. Plusieurs exemples ont permis de démontrer que ces barrières financières sont susceptibles d'être dépassées. Le consommateur est actuellement le plus friand de cette offre : la saisonnalité et la localisation des produits. Le tout nouvel accord établi entre la FNPF et Légumes de France avec l'association ProFrance qui gère l'Origine France Garantie mérite de s'y intéresser surtout lorsque les frontières entre produit local et produit français restent floues.
A tous donc, je vous souhaite une bonne lecture !