Produits d’import
Le chiffon rouge des promotions agite le milieu andalou de la fraise
Alors que l’approvisionnement en fruits tourne au ralenti, des promotions à bas prix en fraise sèment la zizanie en Andalousie. Cette région affronte une grave crise agricole.

En Andalousie, les températures montent vite : on attend 30 °C cette semaine. La pleine saison de la fraise a débuté. L’offre se rapproche de son niveau de saison, mais elle ne progressera plus beaucoup. Une enseigne leader a lancé une promotion à 1 € la barquette au stade détail, avant que les prix départ soient tombés sous cette barre. La vente à perte n’étant pas interdite en Espagne, le bureau d’achat espagnol de l’enseigne française (1) supporte la différence. Cela a pour conséquence de peser sur le marché. En effet, les autres enseignes veulent aussi obtenir un prix d’achat similaire via d’autres circuits. Les plus grosses promotions seraient servies par des bureaux de vente qui centralisent l’offre de plusieurs coopératives.
L’ambiance n’est pas bonne. Après les pertes sur les cultures précoces, dès l’entrée en pleine saison, les producteurs travaillent à perte. La région andalouse a aidé les fusions et, à défaut, incité à la création des bureaux de vente communs à plusieurs coopératives. Mais leurs bases de fonctionnement sont mal définies, des mésententes perdurent. Les faiblesses de l’amont sont à nouveau mises à profit par la force de pression de l’aval. Leur pression sur la fraise est vive car rares sont les fruits qui puissent être en promotion.
La framboise s’en sort mieux. La demande suffit à valoriser l’offre modeste. La gamme variétale se diversifie, avec des prix plus élevés pour certaines, en particulier Marvilla qui sortirait du lot.
Manque de pêche
La récolte de pêche et nectarine précoce s’annonce très modeste. Les arbres sont peu chargés, même sur Huelva. Les premières ventes au 20 avril concerneront des fruits de serre et du Maroc. Des plantations sont perdues dans la Vallée du Guadalquivir où l’eau stagne encore par endroits. En agrume, la situation est tout aussi mauvaise pour les producteurs d’Andalousie. Les pertes sont importantes et la mauvaise tenue des Valencia Late va entraîner une fin de saison très précoce. L’hémisphère Sud sera mis à contribution dès de début de la saison. En fruits à pépins, l’offre est dans un creux abyssal car les envois du Chili avaient été suspendus pendant deux semaines. Les prix portent sur des tonnages marginaux, comme en raisin.
Faire face à Tuta absoluta
Au Maroc, le déficit des tomates atteint environ un tiers sur la période de février à avril. Une nouvelle rotation va produire en mai. Les producteurs misent sur deux débouchés : si les prix sont intéressants, l’export sera servi. Toutefois, le marché intérieur sera aussi demandeur car les attaques de Tuta absoluta ont fait disparaître les cultures de plein champ. D’ailleurs, dès les premières chaleurs, les vols de Tuta touchent déjà la région d’Agadir.
(1) La même enseigne procède aussi à des achats de dépannage, via le bureau espagnol, dans le cadre des cas de litige sur les livraisons initialement destinées aux opérations “1 euro la barquette”.