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Champignon
Le champignon de Paris reprend des couleurs

Le champignon de couche va mieux. A force de restructurations, d'efforts de compétitivité accrus et de promotions. Reste posée la question de l'avenir de la promotion collective.

Le champignon de couche français a renoué avec la croissance, même si tout n'est pas réglé dans la filière française. Le produit a dû faire face à de fortes concurrences, notamment chinoises, polonaises voire hollandaises. Les cinquante-quatre opérateurs français œuvrent sans cesse pour améliorer leur compétitivité, surtout dans un contexte où la pression sur les prix est permanente.

Néanmoins, les principaux indicateurs de marché sont quelque peu plus favorables qu'ils ne l'étaient au moment de l'arrivée de Didier Motte (président de la Ferme de la Gontière) à la tête de l'Anicc en mai 2008. « L'écart entre les prix du champignon hollandais et polonais était de 30,4 % en 2009, de 16,6 % en 2011 et il s'est réduit à 11,8 % en 2012 », explique le numéro deux du champignon français, installé dans la métropole lilloise depuis plus de cinquante ans. Au moment de son élection, il était beaucoup question de la réforme de l'OCM fruits et légumes et surtout des importations en provenance des pays tiers. Aujourd'hui, la page de la réforme de l'OCM fruits et légumes est désormais tournée et les importations en provenance des pays tiers contenues, notamment depuis 2006.

Contingent d'importation

Outre l'Anicc, Didier Motte préside également depuis 2008 le groupement européen des producteurs de champignons (GEPC) qui regroupe neuf pays européens, dont les Pays-Bas, la Pologne l'Allemagne et la France. « Notre objectif est de défendre le contingent d'importation créé depuis trente ans. Il est de 64 000 t/an, rappelle Didier Motte. A chaque fois qu'un nouveau pays rentre dans l'UE, ce contingent est révisé ».

Instances professionnelles et interprofessionnelles veillent au respect des normes phytos et de commercialisation (calibre, propreté, fraîcheur…). « Il n'y a plus d'obligations à respecter ces normes de commercialisation en Europe depuis deux ans, relève le président. Mais en pratique, tous les opérateurs y font encore référence sans en avoir l'obligation. »

Hausse de la production

L'Anicc développe depuis six ans une politique de promotion du produit. Les chiffres démontrent d'ailleurs qu'elle a permis jusqu'à présent de stimuler la consommation(1). En sera-t-il encore ainsi dans les prochaines années ? Le rachat de France Champignon par le géant nordiste du légume pourrait modifier la donne. Bonduelle, désormais unique leader incontesté sur le marché français du champignon, a-t-il intérêt à financer une promotion collective permettant de façon indirecte de stimuler les ventes de ses concurrents potentiels ? Tout indique donc que l'action de l'Anicc en faveur de cette promotion collective pourrait diminuer sensiblement.

Elle a démontré son efficacité ces dernières années, car après une longue période de diminution et de stagnation, 2011 a enregistré une hausse de la production française de champignons qui s'est maintenue en 2012 avec 107 500 t de champignons pied coupé (dont 80 000 t destinées à la transformation soit quelque 74 %).

Le marché du champignon de Paris poursuit une évolution favorable pour la quatrième année consécutive. Fréquence et budget d'achat des ménages sont en hausse. Quant au prix moyen, il reste constant à 4 €/kg. Le champignon de Paris aurait-il réussi à rajeunir sa clientèle tout en la démocratisant en parallèle ?

En tout cas, l'Anicc constate que « les jeunes couples et les moins de 49 ans en consomment davantage. » « On doit notamment ce rajeunissement à la barquette, qui poursuit sa croissance et recrute via tous les circuits et toutes les cibles », relève le président de l'Anicc qui souligne que la croissance de la consommation passe avant tout par les canaux de la GMS… alors que la désaffection des circuits spécialisés se poursuit. Et de conclure : « Le fait que les distributeurs soient actuellement beaucoup plus réceptifs à l'origine France, est un élément qui peut permettre de valoriser la filière française du champignon. »

(1) Un site Internet a été créé début 2012 permettant d'accéder aux données statistiques : infochampi.eu

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