Le Cabanon casse la baraque
Le Cabanon affiche sa bonne forme dans son dernier communiqué de presse. Le retour à l’équilibre financier est annoncé pour fin 2006 et un bilan positif pour 2007.
A l’annonce des bons résultats du Cabanon, sept banques ont décidé de renouveler leurs accords afin d’accompagner la société et son actionnaire principal Chalkis dans la poursuite du développement du Cabanon. L’entreprise a annoncé sa certification IFS et a demandé sa certification BRC. Sur le plan de la production, un contrat a été signé avec le groupement APTO 2 (basé à Sarrians dans le Vaucluse) pour la fourniture de 16 000 t de tomates et avec des légumiers pour 4 000 t de courgettes, aubergines, tomates et poivrons. Confirmant, “si besoin était, l’attachement de la société à son environnement agricole provençal et son désir de poursuivre une collaboration à long terme avec les producteurs vauclusiens les plus dynamiques, à l’origine de sa création.”
Lancement d’une nouvelle gamme de légumes
Le Cabanon annonce également une nouvelle image “afin d’accompagner son renouveau et sa modernisation” au 1er juillet prochain.
A moyen terme (rentrée prochaine), une nouvelle gamme de légumes sera lancée sur le marché. Ces nouveaux produits seront exposés au Sial par le Cabanon où il sera associé à Chalkis (dont ce sera la première participation) et à sa filière chinoise Chalton très présente en Russie et en Afrique. Objectif de cette participation commune : “témoigner des synergies et de la volonté commune de se développer en Europe au service de leurs clients et de leurs besoins”. Ceci étant, si le Cabanon se porte bien, la filière française tomates d’industrie est à la peine, ballottée dans une crise mondiale qui sévit depuis deux ans. Près de 120 000 t ont été contractualisées pour cette campagne bien en dessous des 400 000 t de seuils accordés par Bruxelles. La main revient au Sud-Est avec 70 % du potentiel et 30 % pour le Sud-Ouest et cinq à six transformateurs auront cette année une activité tomates.
L’actualité sera d’abord au niveau européen. Les Espagnols prennent pour la première fois et de plein fouet les conséquences de la réforme. Les aides européennes communautaires ont baissé de 30 % et seront amputées de 70 % pour 2007. Cette situation est liée aux dépassements des tonnages, l’Espagne ayant produit 2,7 Mt l’an dernier pour un seuil autorisé de 1,2 Mt. La situation sera identique, bien que moins importante en Italie.
Baisse des prétentions chinoises
Quant à la Chine, les professionnels estiment que ses prétentions seront revues à la baisse et que d’importants transferts de production vont avoir lieu vers la betterave en raison de la flambée du prix du sucre. Il est prévisible que de grandes bagarres vont se dérouler sur les marchés émergents, en particulier l’Afrique où la Chine avait pris des parts de marchés aux Italiens et les Espagnols en raison de la parité euro/dollar.
Pour la France, la politique est au “dos rond”. Cette année et l’année prochaine seront donc décisives. On s’attend à la fin du jeu de massacre, bien orchestré par l’Espagne qui consistait à proposer “moins cher que cher”. Reste à savoir si la filière française, désarmée, pourra bénéficier de cette embellie.