Sud-Est
Le bureau de vérification est opérationnel
La FDSEA du Vaucluse a mené ce week-end une grande opération de terrain. Le but de cette sortie : vérifier dans les rayons de la grande distribution les prix et les origines en raisin de table.
La section raisin de table de la FDSEA du Vaucluse a lancé samedi sa première opération de vérification des prix et de référencements du raisin dans plusieurs hypermarchés avignonnais. Un premier bulletin d’alerte avait été diffusé la semaine dernière : « les producteurs de raisins sont oubliés (.) Alors que les regards sont focalisés sur les producteurs de pêches, les producteurs de raisin de table ont aujourd’hui l’impression d’être les dindons de la farce et d’être relégués dans le meilleur des cas comme figurants au fond des rayons. Figuration servant de prétexte pour donner bonne conscience aux enseignes des GMS et laisser croire leurs engagements aux côtés des producteurs. » La section raisin de table de la FDSEA demandait donc des mises en avant renforcées et souhaitait que « les GMS ne profitent pas de la situation pour provoquer un effondrement artificiel des cours. »
Les producteurs dans les magasins
Samedi, une dizaine de producteurs emmenée par René Reynard, président de la section, se sont rendus chez Casino, Carrefour et Auchan Le Pontet pour rencontrer les chefs de rayons. Globalement chaque magasin proposait entre 6 et 8 références, essentiellement sur du Prima (en TG et animations chez Auchan Le Pontet), Ora, Lival et Muscat. Deuxième constatation, les raisins d’import avait disparu des linéaires. Enfin, il existe de très grands écarts de prix entre les magasins sur des variétés identiques : de 3,5 € à 4,99 € pour du Muscat ou 1,79 € à 2,39 € pour du Prima. Des niveaux de prix qui ont eu pour effet d’agacer les producteurs : « ce matin, souligne l’un deux, le Prima, Lival que l’on nous a payé entre 0,6 € et 0,7 €/kg se retrouve à 2,99 € au stade consommateur. Et ce à 30 km de chez nous. »Pour sa part René Reynard a fait part de son mécontentement. « Cela fait 10 jours que le raisin précoce est en production et il apparaît seulement en rayon ». Ce dont les enseignes se défendent. « Il est bien clair que si les GMS n’en proposent pas, les consommateurs n’en achèteront pas ». « Cela démontre la catastrophe d’une gestion des marchés et des produits qui se fait à Paris, alors qu’elle devrait se faire bassin par bassin. Localement, les enseignes essayent de s’adapter au calendrier de production. Mais qu’en est il au dessus de Valence ou de Lyon ? » Il se pourrait d’ailleurs, que des opérations de vérification soient menées dans ces directions par les producteurs de raisin de table.
Enfin, selon la PQR, un groupe de producteurs de raisin de table aurait plaidé auprès du député de Cavaillon, Jean Claude Bouchet pour la mise en place d’un coefficient multiplicateur. Celui-ci l’a transmis à Jean Michel Ferrand avant d’en faire la demande officielle. Une idée qui ne déplait pas à René Reynard. « Ce peut être une solution, mais le fonctionnement du coefficient doit être retravaillé. Il faut également une explication efficace, puisque 99 % des professionnels ne croient pas à son intérêt, et d’office, l’ont jugé inapplicable ».