Régions
Le blocage de France Prune par les pruniculteurs tourne à leur avantage
Sous l'égide inédite de la Coordination rurale et de la FDSEA 47, les producteurs ont obtenu une revalorisation du prix payé par France Prune.
La semaine dernière, pendant 48 heures, une centaine de pruniculteurs de Lot-et-Garonne a bloqué l'entrée de l'usine Maître Prunille (à Casseneuil) de la coopérative France Prune (60 % du marché français du pruneau), interdisant l'accès au site. D'autres entreprises de transformation du département ont aussi été concernées par le mouvement mais dans une moindre mesure. Le lundi 7, une vingtaine de cadres de l'entreprise a été empêchée de quitter l'établissement avant d'être relâchée dans la soirée. Le mouvement – qui s'est poursuivi le lendemain – était mené par la Coordination rurale. Celle-ci avait tiré la sonnette d'alarme à la mi-septembre, demandant une augmentation de 10 % du prix d'achat sur l'ensemble des calibres et la suppression de la remise export, une contribution qui sert à valoriser les ventes à l'étranger. Le soutien de la FDSEA 47 au mouvement a été fortement remarqué par les observateurs. Une médiation en sous-préfecture de Villeneuve-sur-Lot (qui a réuni les représentants des organisations de producteurs, ceux des deux syndicats agricoles et France Prune), dans la soirée du mardi 8, a permis de trouver un accord. Au final, les producteurs ont obtenu une augmentation, basée sur les prix 2012, de 6,5 % dont 1,5 % liés aux conditions du marché. Cet accord ne compte que pour la coopérative France Prune. D'autre part la cotisation export (7 % de la valeur de la récolte) a été supprimée. La récolte 2013, qui a connu un retard de trois semaines, se caractérise par un tonnage en régression (environ 30 000 t contre 45 000 t habituellement) mais avec une excellente qualité du produit : les revendications se sont fondées sur ce marché qui n'est pas surapprovi-sionné pour une revalorisation des prix payés aux producteurs. Il n'en reste pas moins que la filière doit faire face à la concurrence étrangère (spécialement celle venant de Californie et du Chili) dans un contexte de consommation annuelle stable avec un peu moins de 500 g/personne.