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Le bio progresse, les amalgames subsistent

Le secteur du bio, en forte croissance, représente une opportunité à saisir pour les opérateurs qui souhaitent satisfaire les demandes des consommateurs.

Le marché du bio continue de gagner du terrain. Depuis dix ans, il affiche un taux de croissance annuel moyen à deux chiffres pour atteindre, fin 2014, 5 Md€, RHD comprise (+ 10 % comparés à 2013) et 2,6 % du marché alimentaire français. Le bio est d'autant plus intéressant qu'il semble résister à la crise. Cette dernière n'est pas qu'économique, mais aussi politique, environnementale, sociétale… Autant de raisons qui poussent les consommateurs vers des modèles alternatifs. Le bio en fait parti et il n'est pas le seul.

Selon la douzième édition du Baromètre de consommation et de perception des produits bio en France de l'Agence Bio/CSA, 88 % des Français ont consommé bio en 2014 (75 % en 2013), dont 10 % de “bio-quotidiens” qui en consomment tous les jours. Les “bio-hebdos” (23 %), les “bio-mensuels” (29 %) et les “bio-occasionnels” (26 %) complètent la liste. Le prix (pour 56 % des consommateurs) et le manque de réflexe (17 %) restent les premiers freins à l'achat des produits bio.

En ce qui concerne les fruits et légumes, les consommateurs privilégient les magasins spécialisés en bio pour leurs achats.

Des amalgames chez les consommateurs ?

Pour l'Agence Bio, « le bio est de mieux en mieux connu et les consommateurs perçoivent de plus en plus ses spécificités ». Pour illustrer ce propos, elle précise que, pour les Français, les produits bio sont bons pour l'environnement (87 %), bons pour la santé (87 %), ont du goût (84 %), sont des produits qu'on a plaisir à consommer (77 %). Que l'on associe le bio à la santé ou à l'environnement, soit, mais établir un lien de cause à effet entre le bio et la qualité gustative des produits reste encore controversé. Cette dernière dépend de nombreux autres paramètres : conduites culturales, variétés, travail des professionnels, longueur du circuit de distribution, conservation et cuisine chez le consommateur. Depuis le début, le bio a été associé – à tort ou à raison – aux circuits courts ou locaux, à l'origine France, à une philosophie, à un modèle socio-économique.

Or le bio s'est diversifié, en accompagnant l'évolution des attentes des consommateurs. Aujourd'hui, il faudrait parler des bio plutôt que du bio. Monsanto fait des semences bio. Bio c'Bon appartient à un fonds d'investissement, Naturalia c'est Monoprix, Carrefour lance son Carrefour Bio. 80 % des consommateurs achètent en GMS. La France n'est pas autosuffisante en production et l'import représente la moitié des volumes en fruits (dont près de 30 % de pays tiers) et près d'un quart en légumes. La gamme du bio s'est étoffée, les références sont plus nombreuses : produits transformés, produits équitables. Les cosmétiques et les textiles s'habillent aujourd'hui toujours plus de bio.

Le bio, tout le monde s'y intéresse

C'est qu'il s'agit de répondre aux attentes de ces consommateurs, du militant convaincu par la philosophie au “picoreur”, inquiet pour sa santé ou curieux. Il y a une demande pour le bio et il existe de nombreux modèles de consommation. A chacun de saisir l'opportunité de répondre à ses clients. Des exemples existent à tous les stades de la filière. Le Min de Rungis accueillera d'ici la fin de l'année un nouveau pavillon entièrement dédié au bio. Ceci pourrait faciliter la visibilité et la commercialisation de ces produits auprès de la restauration par exemple. Pour ProNatura, qui occupera la moitié de la surface de vente, il s'agit de se rapprocher de ses consommateurs (l'Ile-de-France est un bassin de consommation).

La situation reste difficile en RHD. Il y a du potentiel mais des défis à relever (le prix toujours) et une concurrence venue des produits locaux. La GMS s'est clairement imposée. Le bio a du mal à se faire une place chez les détaillants. La commercialisation en circuits courts de proximité ralentit, même si des agglomérations (Nantes, Angers...) auraient encore des parts de marché à prendre.

Mais à trop vouloir faire du bio, n'oublie-t-on pas parfois le consommateur ? Lors de Medfel 2015, une table ronde s'est intéressée à la création variétale par rapport aux spécificités du bio. Les priorités sont trop souvent d'ordre agronomique, la qualité gustative – priorité du consommateur – vient en deuxième.

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