Primeurs et détaillants
« Le bio, complémentaire de l'offre en conventionnel »
Pas de mise en avant forte
La présence des fruits et légumes bio dépend beaucoup du positionnement du magasin en ville ou en milieu rural, selon Christel Teyssèdre, présidente de l'UNFD (Union nationale des syndicats de détaillants en fruits, légumes et primeurs). « Mais nous n'assistons pas à une évolution de l'offre, souligne-t-elle. La demande demeure toujours centrée sur les mêmes produits : agrumes et pommes. Il est important pour un détaillant d'avoir au moins une référence de pomme bio. Enfin, on peut remarquer la pomme de terre. » La présence relative des produits bio chez les détaillants tient aussi à la réglementation d'il y a cinq-six ans qui a bloqué leur développement. « Lorsque le chiffre d'affaires en bio d'un détaillant dépassait 10 000 € sur l'année, il devait se faire certifier, rappelle Christel Teyssèdre. Les contraintes que cela entraîne n'ont pas favorisé l'implantation forte de ces produits. »
Pas de mise en avant forte
D'autres circuits de distribution se sont imposés. Selon l'Agence Bio, 42 % des ventes en fruits et légumes bio sont effectués en magasins spécialisés, devant la GMS (30 %) et la vente directe (27 %). Le reste est vendu par les détaillants en fruits et légumes. « Il n'existe pas une mise en avant forte des fruits et légumes bio chez le primeur, reconnaît Christel Teyssèdre. Ils viennent en complément de son offre, ce qui n'empêche pas de vendre certains produits en phase avec notre mission qui est de répondre à la demande du client. Je pense à la pomme Juliet. Dans mon magasin, je présente aussi bien le fruit frais que les différents produits dérivés à partir d'elle (jus, compotes, confiture...). » Les primeurs ajoutent d'autres rayons dans leur magasin (crémerie...) et le bio pourrait s'y retrouver. Mais, ce n'est pas sur ce type de produits en fin de compte que les détaillants voudraient porter l'effort. « Aujourd'hui, la production a développé des méthodes vertueuses comme la culture raisonnée. Mais, encore faut-il l'expliquer. Au consommateur bien évidemment mais aussi au détaillant. Ce n'est pas vraiment fait et c'est dommage. »